Le brut finit en hausse à New York après une séance très volatile
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont achevé en légère hausse une séance en dents de scie mardi à New York, les investisseurs hésitant face à des données américaines positives, des perspectives moroses sur la demande de brut et une montée des tensions au Moyen-Orient.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre a gagné 24 cents, à 92,09 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a en revanche terminé en baisse, de 73 cents par rapport à la clôture de lundi, à 115,07 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
Les prix du pétrole à New York ont suivi la direction des marchés financiers "en hausse après un rebond de la production industrielle des Etats-Unis (en septembre), une amélioration de la confiance des investisseurs en Allemagne et les rumeurs sur une possible demande imminente d'aide par l'Espagne", selon Tim Evans, de Citi.
Le marché s'est par ailleurs "positionné avant les chiffres hebdomadaires sur les réserves de pétrole" aux Etats-Unis, a ajouté l'expert.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état mercredi d'une augmentation de 900'000 barils des stocks de brut aux Etats-Unis sur la semaine achevée le 12 octobre. Ils avaient déjà grimpé de 1,7 million de barils la semaine précédente.
Les réserves d'essence sont quant à elles attendues en hausse de 800'000 barils et les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) en baisse de 700'000 barils.
La hausse des cours du pétrole à New York est aussi entretenue par la persistance des craintes sur le Moyen-Orient.
"Les tensions géopolitiques continuent de couver après la dernière vague de sanctions contre l'Iran par l'Union européenne et alors que l'animosité entre la Turquie et la Syrie continue d'apporter son lot d'inquiétudes", a remarqué Matt Smith, de Schneider Electric.
Les nouvelles mesures à l'encontre de Téhéran comprennent notamment des restrictions supplémentaires sur le transport d'hydrocarbures, l'interdiction d'importer du gaz iranien et le gel des avoirs d'une trentaine de nouvelles sociétés. Elles viennent s'ajouter à celles déjà en place, comme l'embargo pétrolier entré en vigueur en juillet.
Toutefois, a nuancé Michael Lynch de Strategic Energy and Economic Research, "l'annonce officielle d'élections législatives anticipées en Israël" a permis d'apporter un certain apaisement.
Le Parlement israélien a en effet voté sa dissolution dans la nuit de lundi à mardi et convoqué des élections législatives anticipées pour le 22 janvier 2013, "ce qui retarde d'autant la possibilité d'une attaque contre l'Iran", a souligné l'expert.
Le marché reste aussi "tiré vers le bas par les estimations de demande en baisse données par les principaux organismes de prévision", a souligné James Williams, de WTRG Economics.
Après l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et le Département américain de l'Energie (DoE), l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a abaissé en fin de semaine dernière ses prévisions de croissance de la demande mondiale d'or noir jusqu'en 2016.
rp
(AWP / 17.10.2012 06h21)