Le brut se replie, toujours miné par la morosité économique mondiale
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 115,14 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 66 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 23 cents à 91,62 dollars.
"A moins que les tensions géopolitiques s'intensifient" au Moyen-Orient, les prix devraient continuer de souffrir d'un environnement économique morose, car "les prévisions sur la croissance mondiale sont considérés comme l'indicateur le plus fiable pour déterminer les perspectives de la demande mondiale de brut", observait David Hufton, analyste du courtier PVM.
Or, "la morosité des prévisions du Fonds monétaire international (FMI)" pour 2012 et 2013, révisées en baisse la semaine dernière, "ne peut être ignorée par les opérateurs", poursuivait-il.
Après l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et le Département américain de l'Energie (DoE), l'Agence internationale de l'énergie (AIE) avait de son côté annoncé vendredi l'abaissement de ses prévisions de croissance de la demande mondiale d'or noir jusqu'en 2016.
Le léger rebond des importations chinoises de pétrole en septembre, dévoilé lundi, n'a pas suffi à rassurer les investisseurs, car "elles reste extrêmement basses par rapport aux niveaux habituels d'importation" du géant asiatique, deuxième pays consommateur de la planète, notait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Le Brent restait pour sa part quelque peu aidé par de nouveaux retards pour des raisons techniques dans le redémarrage de plateformes de la mer du Nord après une longue période de maintenance en septembre, mais les opérateurs devraient continuer de se montrer prudents avant l'expiration en fin de journée du contrat du Brent pour livraison en novembre, ajoutait M. Kryuchenkov.
Le marché continuait cependant de surveiller les tensions persistantes au Moyen-Orient, après un nouveau renforcement lundi par l'Union européenne (UE) de ses sanctions financières et commerciales contre l'Iran, soupçonné de développer un programme nucléaire à visée militaire.
Ces nouvelles mesures, qui comprennent de nouvelles restrictions sur le transport d'hydrocarbures ou l'interdiction d'importer du gaz iranien, ainsi que le gel des avoirs d'une trentaine de nouvelles sociétés, viennent s'ajouter à celles déjà en place, comme l'embargo pétrolier entré en vigueur en juillet.
"Le maintien des cours du baril (à Londres) au-dessus de 100 dollars le baril s'explique par les tensions autour de l'Iran. Alors si le pays venait à reculer (sur son programme nucléaire) et que les sanctions internationales étaient atténuées, on pourrait alors s'attendre à un repli important des cours, en particulier du Brent", plus sensible à l'offre de brut du Moyen-Orient, estimait M. Hufton.
Les courtiers continuaient par ailleurs de surveiller les tensions à la frontière entre la Turquie et la Syrie, déclenchées par le bombardement début octobre du village frontalier turc d'Akçakale par des tirs venus de Syrie.
rp
(AWP / 16.10.2012 12h46)