Le brut finit quasi stable à New York, inquiétude pour la demande
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont clôturé presque à l'équilibre lundi à New York, les investisseurs étant tiraillés entre les bons chiffres sur les ventes au détail aux Etats-Unis et les craintes pour la demande mondiale de brut.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre a lâché seulement 1 cent, à 91,85 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a en revanche terminé en hausse, de 1,18 dollar par rapport à la clôture de vendredi, à 115,80 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).
Après avoir passé presque toute la séance en baisse, descendant jusqu'à 89,79 dollars, les prix du WTI ont regagné le terrain perdu en toute fin de journée "dans le sillage des places boursières new-yorkaises", selon Robert Yawger, de Mizuho Securities.
Les cours du pétrole "cherchaient une direction" et "les très bonnes ventes de détail aux Etats-Unis" ont soutenu le marché, a-t-il expliqué.
Elles ont précisément augmenté en septembre de 1,1% par rapport au mois précédent, suscitant l'attente d'un soutien accru des consommateurs à la croissance économique du pays d'ici à la fin de l'année.
Les prix du brut ont aussi été maintenus par "les craintes géopolitiques au Moyen-Orient" et en particulier par "la situation en Iran", a ajouté l'analyste.
L'Union européenne a en effet renforcé lundi l'arsenal de ses sanctions financières et commerciales contre ce pays, tentant ainsi de pousser Téhéran à reprendre les négociations, au point mort depuis trois ans, sur son programme nucléaire controversé.
Ces mesures, adoptées lundi par les ministres européens des Affaires étrangères à Luxembourg, comprennent de nouvelles restrictions sur le transport d'hydrocarbures ou l'interdiction d'importer du gaz iranien, ainsi que le gel des avoirs d'une trentaine de nouvelles sociétés, essentiellement dans le domaine bancaire et le secteur pétrolier.
Elles viennent s'ajouter à celles déjà en place, comme l'embargo pétrolier entré en vigueur en juillet.
Les courtiers continuaient par ailleurs d'observer les tensions à la frontière entre la Turquie et la Syrie, déclenchées par le bombardement début octobre du village frontalier turc d'Akçakale par des tirs venus de Syrie.
Signe d'un malaise accru, les deux pays ont fermé ce week-end leur espace aérien respectif aux vols civils de leur voisin.
Mais le marché restait tiré vers le bas par "les inquiétudes sur l'économie mondiale" et des possibles conséquences sur la demande de brut, selon Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
En Europe, "nous assistons toujours aux sagas de la Grèce et l'Espagne se débattant avec la crise de la dette, auxquelles se sont ajoutées ce week-end des manifestations contre les mesures d'austérité au Portugal", a-t-il souligné.
En Chine, les importations de pétrole ont certes augmenté de 9% en septembre par rapport au mois d'août, mais elles "restent bien en dessous des niveaux du premier semestre", ont remarqué les experts de Commerzbank.
Ceci semble confirmer les estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui a annoncé en fin de semaine dernière la baisse de ses prévisions de croissance de la demande de brut jusqu'en 2016, du fait de la dégradation des conditions économiques mondiales.
rp
(AWP / 16.10.2012 06h21)