Le brut poursuit son repli, plombé par les craintes sur la demande
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 114,60 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 1,09 dollar à 90,77 dollars.
"Dans leurs rapports les plus récents, toutes les grandes agences spécialisées dans le pétrole ont révisé à la baisse leurs prévisions pour la demande mondiale cette année et en 2013, tenant compte d'un affaiblissement persistant de l'activité économique mondiale", commentaient les analystes du cabinet viennois JBC Energy.
Après l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et le Département américain de l'Energie (DoE), l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a annoncé vendredi la baisse de ses prévisions de croissance de la demande de brut jusqu'en 2016, ne tablant plus que sur une hausse de 1,2% par an en moyenne, au lieu de 1,3% auparavant, du fait de la dégradation des conditions économiques mondiales.
Par ailleurs, les investisseurs semblaient faire peu de cas du léger rebond des importations chinoises de pétrole en septembre. En effet, comme le faisaient remarquer les experts de JBC, ce rebond pourrait n'être qu'une simple correction technique après un plus bas en 22 mois des importations enregistré en août.
Les investisseurs attendaient également avec prudence la publication jeudi des statistiques du produit intérieur brut (PIB) chinois pour le troisième trimestre.
Depuis des mois, la deuxième économie mondiale donne régulièrement des signes d'essoufflement, et ce malgré les mesures prises par Pékin, comme la baisse des taux d'intérêt ou la réduction du montant des réserves obligatoires des banques.
Les cours étaient tout de même toujours un peu soutenus par les inquiétudes persistantes sur la production de brut en provenance du Moyen-Orient alors que la situation dans la région reste tendue.
Depuis le bombardement le 3 octobre du village frontalier turc d'Akçakale par des tirs venus de Syrie, l'armée turque répond coup pour coup aux tirs syriens qu'ils attribuent aux troupes fidèles au président Bachar al-Assad.
En outre, la Turquie a fermé son espace aérien aux vols civils syriens, a affirmé dimanche le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, après l'annonce samedi par Damas d'une mesure similaire contre les avions turcs.
Par ailleurs, l'Union européenne (UE) devait renforcer nettement lundi l'arsenal de ses sanctions financières et commerciales contre l'Iran, cherchant à pousser Téhéran à reprendre les négociations, au point mort depuis trois ans, sur son programme nucléaire controversé.
Les mesures prévues comprennent l'interdiction d'enregistrer des navires iraniens ou de fournir à l'Iran des nouveaux pétroliers pour transporter ses hydrocarbures, ainsi que le gel des avoirs d'une trentaine de nouvelles sociétés, essentiellement dans le domaine bancaire et le secteur pétrolier.
Ces mesures viennent s'ajouter à celles, déjà en place, comme l'embargo pétrolier entré en vigueur en juillet.
rp
(AWP / 15.10.2012 18h30)