Le brut recule, marché entre craintes sur l'offre et demande terne
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 114,42 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 1,29 dollar par rapport à la clôture de la veille.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 37 cents à 91,70 dollars.
Les prix du pétrole avaient poursuivi leur progression jeudi, toujours soutenus par l'escalade des tensions entre la Syrie et la Turquie -- qui font redouter aux investisseurs des perturbations de l'offre d'or noir dans la région --, mais aidés aussi par l'annonce d'une baisse des nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis.
Cependant, les prix du baril "commencent à paraître exagérément élevés", alors que, face à un environnement économique mondial toujours morose, "les inquiétudes sur la demande de pétrole continuent de hanter les opérateurs", estimait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Ainsi, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu vendredi à la baisse ses prévisions de croissance de la demande pétrolière jusqu'en 2016, ne tablant plus que sur une hausse de 1,2% par an en moyenne, au lieu de 1,3% auparavant, du fait de la dégradation de l'économie mondiale.
Les nouvelles projections de l'AIE sont inférieures de 480'000 barils par jour (b/j) pour 2012 et 930'000 b/j pour 2013, par rapport à ses précédentes estimations publiées en décembre dernier, des abaissements significatifs qui sont de nature à aviver les inquiétudes du marché.
Dans ce contexte, le marché pâtissait d'"un mouvement de correction avant le départ des investisseurs en week-end", ces derniers cherchant à engranger quelques bénéfices après les gains enregistrés lors de la semaine, notait M. Kryuchenkov. Pour l'analyste, les tensions géopolitiques au Moyen-Orient devraient néanmoins tempérer le repli du marché, comme le montrait d'ailleurs une brève tentative de rebond des cours à New York vendredi.
"Il faut s'attendre à une période de grande volatilité", dans un marché tiraillé entre les inquiétudes sur les approvisionnements de pétrole et l'absence de soutien de la part d'une demande pétrolière morose dans le monde, a souligné pour sa part Olivier Jakob, analyste au cabinet Petromatrix.
Mais selon lui, "chaque jour qui passe renforce encore davantage les inquiétudes sur le Proche-Orient", où s'intensifient les tensions entre la Syrie et la Turquie.
Depuis le bombardement le 3 octobre du village frontalier turc d'Akçakale par des tirs venus de Syrie, l'armée turque répond coup pour coup aux tirs syriens qu'ils attribuent aux troupes fidèles au président Bachar al-Assad.
Et jeudi, la Syrie a accusé son voisin turc de "comportement hostile", après l'interception la veille par Ankara d'un avion de ligne syrien, au motif qu'il transportait une cargaison suspecte.
De plus, malgré des perspectives économiques mondiales ternes, les cours à New York avait trouvé un peu de soutien, tout de même de courte durée, dans le bond du moral des ménages américains à son plus haut niveau depuis la fin de la récession aux Etats-Unis en juin 2009, selon l'indice de confiance des consommateurs américains d'octobre publié vendredi par l'Université du Michigan.
rp
(AWP / 12.10.2012 18h31)