Le brut conforte son rebond, soutenu par les inquiétudes sur l'offre
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 113,46 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,65 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance montait de 1,99 dollar à 91,32 dollars.
Les cours du brut "tirent un soutien du ralentissement de la production en mer du Nord", en raison du redémarrage plus lent que prévu de plateformes dans la région après une période de maintenance en septembre, "mais surtout des tensions persistantes au Moyen-Orient", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital, citant les violences transfrontalières entre la Syrie et la Turquie.
L'artillerie turque a répliqué lundi, pour la sixième journée consécutive, en tirant sur des positions de l'armée fidèle au président syrien Bachar al-Assad, après des tirs sur le territoire turc en provenance de Syrie. Ces violences faisaient redouter au marché des perturbations dans les acheminements d'hydrocarbures transitant dans la région.
Par ailleurs, "des rebelles au Soudan ont attaqué lundi la capitale provinciale de la principale région productrice de pétrole dans le pays" frontalière du Soudan du Sud, ajoutaient les experts de Commerzbank.
"Ces violences pourraient mettre en danger les accords de paix" conclus le 27 septembre entre Soudan et Soudan du sud, qui avaient permis le redémarrage de la production de brut sud-soudanaise, interrompue au début de l'année en raison d'un différend entre les deux pays, soulignait-on chez Commerzbank.
La prudence restait cependant de mise parmi les investisseurs, après l'abaissement par le Fonds monétaire international (FMI) de ses prévisions de croissance mondiale. Le FMI a notamment revu à la baisse ses prévisions de croissance pour la Chine (deuxième pays consommateur de brut), en 2012 et 2013.
Dans les jours qui viennent, "ces prévisions économiques décevantes vont probablement plomber le moral des investisseurs, et alimenter de sérieuses inquiétudes sur un ralentissement appuyé de la demande mondiale de brut", observait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Dans ce contexte, les opérateurs seront attentifs aux statistiques du Département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves pétrolières du pays, qui seront publiées jeudi (avec un jour de décalage, lundi ayant été férié aux Etats-Unis). "Ces chiffres fourniront des précisions sur le niveau de la demande américaine" de brut, notait Mme Sokou.
Par ailleurs, le rebond des cours du brut était aussi limité "par l'engagement réitéré par l'Arabie saoudite à maintenir une offre de brut abondante sur les marchés", ajoutait Addison Armstrong, analyste du courtier Tradition Energy.
Le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi s'est appliqué mardi à apaiser les inquiétudes sur l'offre mondiale de brut, en déclarant que son pays, premier exportateur d'or noir au monde, s'engageait à satisfaire les besoins du marché pétrolier, en marge d'une réunion pétrolière à Ryad.
rp
(AWP / 09.10.2012 18h31)