Le brut termine en baisse à New York, craintes sur la demande mondiale
(reprise de la veille)
New York - Les prix du pétrole ont reculé lundi à New York, les courtiers s'inquiétant de la révision à la baisse de la croissance asiatique par la Banque mondiale et des incertitudes sur la zone euro, deux facteurs pouvant peser sur la demande énergétique mondiale.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre a reculé de 55 cents à 89,33 dollars.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a cédé 20 cents par rapport au cours de clôture de vendredi soir de 112,02 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, terminant à 111,82 dollars.
Dans un marché faible en volumes en ce lundi semi-férié aux Etats-Unis (Colombus Day), les prix de l'or noir "ont été tirés vers le bas par la révision à la baisse par la Banque mondiale de la croissance en Asie, notamment en Chine", deuxième pays consommateur de pétrole au monde, a indiqué Michael Lynch, de Strategic Energy and Economic Research.
Selon l'institution internationale, l'économie chinoise ne devrait croître que de 7,7% cette année, contre 9,3% l'an dernier.
Elle devrait entraîner dans son sillage l'ensemble des pays en développement de l'Asie de l'Est et du Pacifique, dont la croissance plafonnera à 7,2% cette année, soit un point de moins que l'an dernier.
Parallèlement, "toutes les réunions en cours et à venir en Europe sont potentiellement porteuses de mauvaises nouvelles" et "rendent les investisseurs nerveux", a noté M. Lynch.
Les ministres des Finances des 17 se sont réunis lundi à Bruxelles, notamment pour entériner l'acte de naissance du Mécanisme européen de stabilité (MES), un instrument financier permanent de 500 milliards d'euros, destiné à remplacer le Fonds de secours actuel, le FESF.
Mais le marché attend toujours que l'Espagne, qui a récemment dévoilé des réformes structurelles importantes, fasse officiellement une demande d'aide financière globale à l'Europe, ce à quoi Madrid s'est montré plutôt réticente jusqu'à présent.
Et la situation de la Grèce, qui attend toujours le déblocage d'une nouvelle tranche d'aide, revenait sur le devant de la scène, avec la visite mardi de la chancelière allemande Angela Merkel à Athènes.
Le baril de pétrole à New York a par ailleurs pâti du regain d'intérêt pour le dollar face aux monnaies européennes. Un renchérissement du billet vert rend en effet moins attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
L'écart entre les deux prix de référence, à Londres et à New York, s'est maintenu à un niveau toujours élevé, à plus de 22 dollars, en raison de dynamiques contrastées, ont souligné les experts de Commerzbank.
Le WTI new-yorkais, basé sur la production de brut texan, est notamment pénalisé par l'abondance des réserves pétrolières américaines, la production de pétrole aux Etats-Unis ayant récemment atteint son plus haut niveau depuis décembre 1996.
Le Brent londonien voit de son côté son recul tempéré par les inquiétudes des investisseurs sur l'offre d'or noir, avivées par les violences frontalières entre la Turquie et la Syrie et le redémarrage plus lent que prévu de plateformes dans la mer du Nord à l'issue d'une période de maintenance en septembre.
rp
(AWP / 09.10.2012 06h21)