Le cours se replie, les craintes sur Chine et dollar renchéri pèsent
Vers 16H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 111,83 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 75 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 70 cents à 89,18 dollars.
Après avoir connu de violentes fluctuations en dents de scie la semaine dernière, les cours de l'or noir perdaient de nouveau du terrain lundi dans un marché sans grand élan, avec un volume d'échanges limité par un jour semi-férié (Columbus Day) aux Etats-Unis.
"Le renchérissement du dollar ce lundi a incité les opérateurs à se désengager de leurs positions haussières sur le marché du pétrole, alors que retombe l'enthousiasme des bons chiffres sur l'emploi américain de vendredi", expliquait Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFT Markets.
Le renforcement du billet vert, face à un euro sous la pression d'un regain d'incertitudes dans la zone euro, contribuait à rendre moins attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
Par ailleurs, "la Banque centrale (BM) a ravivé les inquiétudes sur la croissance économique mondiale en abaissant ce matin ses prévisions pour l'Asie et en particulier la Chine", deuxième consommateur de brut de la planète, ajoutait M. Razaqzada.
Ainsi, la croissance économique de la Chine, deuxième économie de la planète, ne devrait être que de 7,7% cette année, contre 9,3% l'an dernier, selon les nouvelles prévisions de la BM, un ralentissement de nature à peser sur ses besoins énergétiques.
"Le Fonds monétaire international (FMI), qui se réunit cette semaine à Tokyo, devrait également abaisser ses prévisions pour l'économie mondiale" et conforter "le comportement dans l'ensemble très prudent" que les opérateurs ont adopté "ces deux dernières semaines", soulignait Tamas Varga, du courtier PVM.
Les cours du barils sont néanmoins parvenus à limiter quelque peu leurs pertes dans la seconde moitié des échanges européens: "il y a eu un certain répit", dans un marché rassuré par le lancement par l'Eurogroupe du Mécanisme européen de stabilité (MES), pare-feu financier destiné à enrayer la crise de la dette, estimait Fawad Razaqzada.
L'écart entre les deux prix de référence, à Londres et à New York, se maintenait cependant à un niveau toujours élevé, à plus de 22 dollars, en raison de dynamiques contrastées, précisaient les experts de Commerzbank.
Ainsi, le WTI new-yorkais, basé sur la production de brut texan, est pénalisé de surcroît par l'abondance des réserves pétrolières américaines.
En revanche, le Brent londonien voit son recul tempéré par les inquiétudes des investisseurs sur l'offre d'or noir, avivées par les violences frontalières entre la Turquie et la Syrie et le redémarrage plus lent que prévu de plateformes dans la mer du Nord à l'issue d'une période de maintenance en septembre.
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(AWP / 08.10.2012 18h55)