le brut recule à New York, dans un marché bien approvisionné en brut
(reprise de vendredi soir)
New York - Les prix du pétrole ont terminé la semaine sur une note négative vendredi à New York et à Londres, des inquiétudes sur une trop forte abondance de l'offre en brut prenant le pas sur des chiffres de l'emploi en septembre aux Etats-Unis de bon augure pour la demande.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre a reculé de 1,83 dollar à 89,88 dollars.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a cédé 56 cents, terminant à 112,02 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres.
Les cours de l'or noir, qui ont connu une évolution en dents de scie et de fortes variations d'une séance à l'autre cette semaine, ont finalement perdu plus de 2 dollars depuis vendredi dernier, les courtiers s'inquiétant d'un déséquilibre croissant entre une offre de plus en plus abondante et une demande toujours à la peine aux Etats-Unis, en Chine et dans le reste du monde.
"La production de brut aux Etats-Unis se situe à des sommets plus vus en 15 ans, à 6,5 millions de barils produits par jour", a constaté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, citant des chiffres du ministère du département de l'Energie américain.
Or, "la demande en brut des raffineries a reculé ces temps-ci, comme le traduisent des réserves d'essence en recul (de 8,3%) par rapport à l'an passé à cette époque, les raffineries ayant ralenti leur activité pour des raisons diverses, que ce soit des opérations de maintenance ou des problèmes imprévus", a ajouté l'expert.
Par ailleurs, des déclarations récurrentes de l'Arabie saoudite affirmant son intention de maintenir un niveau de production de brut élevé et "une hausse des exportations en provenance d'Irak (...) accentuent l'idée que le marché du brut est bien approvisionné", a-t-il poursuivi.
La baisse inattendue du taux de chômage aux Etats-Unis, de 8,1% à 7,8% en septembre, de bon augure pour la reprise économique américaine et pour la consommation, n'a pas su changer la donne, loin de là.
Ces chiffres "suggèrent que l'économie reprend un peu de vigueur et qu'elle ne nécessite pas autant qu'auparavant le soutien de mesures de relance" pour progresser, a commenté Phil Flynn, de Price Futures Group.
Or, "la grande question sur les marchés demeure: +quand est-ce que les mesures de relance en place vont être remises en cause, d'autant plus depuis la publication (jeudi) des minutes" d'une réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) le 12 et 13 septembre, a-t-il poursuivi.
Dans ce document, la Fed a indiqué qu'elle envisageait de lier le relèvement de son taux directeur, quasi nul depuis bientôt quatre ans, à la réalisation de critères économiques précis relatifs au niveau de l'emploi et de l'inflation.
Les cours restaient toutefois soutenus par de fortes craintes sur le front de l'approvisionnement, avec notamment la montée de tensions entre la Syrie et la Turquie au Moyen-Orient.
Ainsi, la Turquie a poursuivi jeudi ses bombardements sur la Syrie en riposte aux tirs syriens meurtriers de la veille sur un village frontalier sur son territoire, laissant redouter des perturbations sur les acheminement de brut transitant par les oléoducs dans l'est de la Turquie.
De plus, les cours du brut ont été tirés vers le haut en fin de semaine par un bond des prix de l'essence alors que le groupe américain ExxonMobil "a dû fermer sa raffinerie de Baytown au Texas (sud des Etats-Unis), qui est le plus gros site de raffinage du pays, suite à un incendie", ont relevé les experts du cabinet viennois JBC Energy.
ExxonMobil a fait état jeudi d'un incendie démarré la veille dans sa raffinerie de Baytown, précisant qu'il était désormais éteint mais que l'incident aurait, sans toutefois le chiffrer, un impact sur sa production d'essence.
rp
(AWP / 08.10.2012 06h21)