Le brut recule, plombé par des inquiétudes persistantes sur la demande
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 111,08 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,50 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 2,40 dollars à 89,31 dollars.
Les créations nettes d'emploi aux Etats-Unis en septembre se sont avérées globalement conformes aux attentes des analystes mais le marché a été surpris par la baisse du taux de chômage, à 7,8%, alors qu'il l'attendait stable à 8,1%.
"Malgré une nette hausse des Bourses et la faiblesse du dollar sur le marché des changes (qui favorise habituellement les achats de brut, libellé dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises, ndlr), les prix du pétrole se sont éloignés de leurs sommets de la semaine", notait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
En effet, "la croissance (économique mondiale) reste une source d'inquiétude majeure, et un simple rapport sur l'emploi en fin de compte banal ne peut pas changer le fait que la demande (en or noir) reste faible", expliquait l'analyste.
La prudence des investisseurs sur le marché du pétrole était d'autant plus justifiée que cette semaine, des indicateurs décevants ont montré une contraction de l'activité manufacturière en Chine (deuxième pays consommateur de brut) et une activité morose de son secteur des services.
De plus, les cours du baril reprenaient aussi leur souffle, après s'être envolés jeudi de 4,41 dollars à Londres et 3,57 dollars à New York, effaçant complètement les lourdes pertes enregistrées mercredi.
"Ce gros rebond a été soutenu par des facteurs géopolitiques, avec une nouvelle escalade des tensions au Moyen-Orient entre la Syrie et la Turquie", rappelait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Ainsi, la Turquie a poursuivi jeudi ses bombardements sur la Syrie en riposte aux tirs syriens meurtriers de la veille sur un village frontalier sur son territoire, laissant redouter des perturbations sur les acheminement de brut transitant par les oléoducs dans l'est de la Turquie.
De plus, les cours du brut ont été tirés vers le haut par un bond des prix des produits raffinés, "dopés par les craintes sur l'offre aux Etats-Unis", alors que le groupe américain ExxonMobil "a dû fermer sa raffinerie de Baytown au Texas (sud des Etats-Unis), qui est le plus gros site de raffinage du pays, suite à un incendie", relevaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
ExxonMobil a fait état jeudi d'un incendie démarré la veille dans sa raffinerie de Baytown, précisant qu'il était désormais éteint mais que l'incident aurait, sans toutefois le chiffrer, un impact sur sa production d'essence.
rp
(AWP / 05.10.2012 18h30)