Le brut se replie, la prudence l'emporte avant l'emploi aux Etats-Unis
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 111,86 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 72 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 79 cents à 90,92 dollars.
Les cours du baril reprenaient leur souffle, après s'être envolés jeudi de 4,41 dollars à Londres et 3,57 dollars à New York, effaçant complètement les lourdes pertes enregistrées mercredi.
"Ce gros rebond a été soutenu par des facteurs géopolitiques, avec une nouvelle escalade des tensions au Moyen-Orient entre la Syrie et la Turquie", rappelait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Ainsi, la Turquie a poursuivi jeudi ses bombardements sur la Syrie en riposte aux tirs syriens meurtriers de la veille sur un village frontalier sur son territoire, laissant redouter des perturbations sur les acheminement de brut transitant par les oléoducs dans l'est de la Turquie.
De plus, les cours du brut ont été tirés vers le haut par un bond des prix des produits raffinés, "dopés par les craintes sur l'offre aux Etats-Unis", alors que le groupe américain ExxonMobil "a dû fermer sa raffinerie de Baytown au Texas (sud des Etats-Unis), qui est le plus gros site de raffinage du pays, suite à un incendie", relevaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
ExxonMobil a fait état jeudi d'un incendie démarré la veille dans sa raffinerie de Baytown, précisant qu'il était désormais éteint mais que l'incident aurait, sans toutefois le chiffrer, un impact sur sa production d'essence.
Cependant, la prudence revenait au premier plan vendredi, dans un marché sur ses gardes avant le très attendu rapport mensuel du Département américain du Travail sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis. Celui-ci est traditionnellement considéré comme un baromètre crucial pour évaluer la vigueur de l'économie du pays, premier pays consommateur de brut de la planète.
Les opérateurs ont digéré plus tôt dans la semaine des statistiques contrastées: ainsi, selon une enquête du cabinet ADP, les embauches ont baissé moins fortement que prévu en septembre dans le secteur privé américain, mais les nouvelles inscriptions au chômage sont remontées au cours de la dernière semaine du mois.
Le rapport de vendredi devrait être d'autant plus décortiqué que le marché est agité ces derniers jours d'inquiétudes persistantes sur les perspectives de la demande énergétique mondiale, après des indicateurs décevant montrant une contraction de l'activité en Chine (deuxième pays consommateur de brut) dans le secteur manufacturier comme dans le secteur des services.
rp
(AWP / 05.10.2012 12h30)