Le brut au plus haut depuis septembre 2008 à Londres, porté par la Libye
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 104,78 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,26 dollar par rapport à la clôture de vendredi, après avoir atteint 105,15 dollars, un sommet depuis le 25 septembre 2008.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars grimpait de 3,91 dollars à 90,11 dollars, après être monté à 90,52 dollars, son niveau le plus élevé depuis deux semaines.
En Libye, le bilan de la répression des manifestations ne cesse de s'alourdir et dépasse les 230 morts, selon l'association Human Rights Watch alors que Seïf Al-Islam, le fils du colonel Mouammar Kadhafi dont les manifestants réclament le départ, a lui-même reconnu que le pays est au bord de la guerre civile.
Certaines entreprises étrangères présentes en Libye, comme les compagnies pétrolières BP, Statoil et Total, organisent l'évacuation d'une partie de leur personnel expatrié sur place.
"Les tensions au Moyen-orient et en Afrique du Nord, principalement en Libye, ont propulsé le cours du brut au-dessus de 105 dollars", observait Kathleen Brooks, analyste chez Forex.com.
Les analystes de Commerzbank faisaient d'ailleurs notamment état de propos d'un chef tribal qui menace de suspendre les exportations de brut si la violence contre les manifestants se poursuit.
La Libye, membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), est le quatrième producteur de pétrole en Afrique, avec près de 1,8 million de barils par jour et possède des réserves évaluées à 42 milliards de barils.
Les manifestations contre les régimes autoritaires en place se poursuivaient également à Bahreïn, au Yémen, en Irak et au Maroc.
Les courtiers achetaient massivement du Brent de la mer du Nord, car toute perturbation des approvisionnements au Moyen-Orient affecterait en premier lieu le marché européen.
Et le baril pourrait même retrouver ses sommets de juillet 2008, à 147 dollars à Londres et New York, si les troubles qui secouent le Moyen-Orient venaient à s'étendre au premier producteur mondial de brut, l'Arabie saoudite, estimait Rebecca Seabury, analyste de la firme énergétique britannique Inenco.
Malgré un bond de près de 4 dollars lundi, les gains du WTI côté à New York restaient limités par la surabondance persistante des stocks aux Etats-Unis, notamment des réserves, proches de la saturation, de Cushing (Oklahoma, sud), principal centre de stockage du pays.
tt
(AWP/21 février 2011 18h30)