Les cours se replient légèrement, marché dominé par la prudence
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 111,8 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 39 cents par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance abandonnait 23 cents à 92,20 dollars.
"Le marché n'est pas très animé", dans "un volume d'échanges qui reste relativement limité, en l'absence des opérateurs chinois, en raison de la semaine de vacances" pour la fête nationale, observait Andrey Kryuchenkov.
"Les prix restent vulnérables à des prises de bénéfices" après leur hausse de la fin de semaine dernière, tandis que "les opérateurs concentrent leur attention sur les gros titres macro-économiques, estimait-il.
Or, "étant donné le manque d'informations macro-économiques significatives mardi, le marché reste sous le coup des indicateurs manufacturiers très ternes publiés lundi" en Chine et dans la zone euro, expliquait Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFT Markets.
L'indicateur officiel publié par Pékin -- tout comme l'indicateur calculé par la banque HSBC -- ont tous deux montré lundi une contraction de l'activité manufacturière en septembre en Chine, ravivant les inquiétudes sur la vigueur économique du géant asiatique, deuxième consommateur de brut de la planète.
Les cours du baril avaient tenté de se ressaisir brièvement lundi dans les échanges américains, après l'annonce d'un rebond de l'activité du secteur manufacturier aux Etats-Unis.
Mais, en exhortant lundi soir le Congrès et le gouvernement des Etats-Unis à prendre des mesures de soutien à la croissance économique, "le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke a plombé l'optimisme sur la reprise de l'économie américaine", soulignaient les experts de Commerzbank.
"Au fond, il y a peu de raisons, si on regarde les fondamentaux de l'offre et de la demande (sur le marché pétrolier), d'acheter du brut", remarquait M. Razaqzada.
En effet, confirmait M. Kryuchenkov, "il y a toujours une surabondance de la production de pétrole sur le marché face à une demande terne", plombée par une économie mondiale morose et par le fait que "le quatrième trimestre est traditionnellement marqué par une moindre consommation de brut, les raffineries ralentissant leur cadence après leur pic d'activité durant l'été", saison de forte demande d'essence.
Dans ce contexte, les investisseurs seront attentifs mercredi au rapport du département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves de pétrole des Etats-Unis.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une hausse de 1,7 million de barils des stocks de brut lors de la semaine achevée le 28 septembre. Les stocks d'essence sont attendus en baisse de 400.000 barils, et ceux de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) en recul de 300.000 barils.
Cependant, tout repli des prix pourrait être limité par les tensions persistantes au Moyen-Orient (notamment entre Israël et l'Iran), tempérait l'analyste.
Les tensions croissantes entre les deux pays font redouter aux investisseurs le déclenchement d'un conflit susceptible de perturber fortement la production pétrolière de la région.
jq
(AWP / 02.10.2012 18h31)