Le brut finit en hausse à New York, aidé par des tensions géopolitiques
(reprise de vendredi soir)
New York - Les cours du pétrole ont terminé en hausse vendredi à New York après une séance en dents de scie, les considérations géopolitiques sur le Moyen-Orient finissant par l'emporter sur les craintes pour l'économie en Europe et aux Etats-Unis.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre a gagné 34 cents, à 92,19 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a clôturé à 112,39 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, avançant de 38 cents par rapport à la clôture de la veille après avoir passé une partie de la séance dans le rouge.
"Le marché était très hésitant aujourd'hui", a indiqué Matt Smith, du Summit Energy.
Les cours du brut étaient "toujours soutenus par la menace géopolitique après les discours prononcés cette semaine à l'assemblée générale des Nations unies, en particulier les commentaires de (Benjamin) Netanyahu" jeudi, a expliqué l'analyste.
Le Premier ministre israélien a demandé l'établissement d'une "ligne rouge claire" sur le programme nucléaire iranien, assurant à l'aide d'un schéma que Téhéran serait bientôt en mesure de se doter d'une arme atomique. L'Iran a aussitôt répondu qu'il "riposterait avec toute la force nécessaire" à une éventuelle frappe israélienne.
Les tensions croissantes entre l'Iran et Israël font redouter aux investisseurs le déclenchement d'un conflit susceptible de perturber fortement la production pétrolière de la région.
Par ailleurs, toujours sur le front de l'offre, le redémarrage plus lent que prévu de plusieurs plateformes de la mer du Nord après une interruption de plusieurs semaines en septembre pour d'importantes opérations de maintenance a pesé sur les prix.
La hausse des cours a toutefois été limitée par "les inquiétudes liées à la dette européenne, avec l'Espagne qui va sans doute demander un sauvetage financier", a souligné M. Smith.
Selon un audit indépendant, les banques espagnoles, fragilisées par l'éclatement de la bulle immobilière, ont besoin de 59,3 milliards d'euros pour se renflouer.
Si le gouvernement de Madrid a annoncé vendredi qu'il allait finalement demander pour ses banques "autour de 40 milliards d'euros" d'aide auprès de l'UE, soit beaucoup moins que les 100 milliards d'euros initialement proposés, les marchés sont impatients de voir la quatrième économie de la zone euro solliciter un sauvetage financier plus global.
Parallèlement les courtiers se sont inquiétés des "données économiques plutôt mauvaises publiées aux Etats-Unis", a indiqué M. Smith.
En effet, si les Américains ont intensifié leur consommation en août, leurs revenus n'ont enregistré qu'une hausse de 0,1%, la plus faible depuis le début de l'année.
Par ailleurs, l'inflation s'est accélérée aux Etats-Unis à 1,5% sur un an en août, ce qui reste bien inférieur à l'objectif de la banque centrale des Etats-Unis (Fed) qui souhaite une inflation de 2,0% sur un an à moyen terme.
L'activité économique de la région de Chicago, qui passe pour être un bon baromètre de l'activité au niveau de l'ensemble des Etats-Unis, a, de plus, reculé en septembre pour la première fois en trois ans.
Ces données, combinées à des indicateurs décevants sur les dépenses des ménages français en juillet/août, ou les ventes de détail en Allemagne en août, ont alimenté les inquiétudes sur la vigueur de la reprise économique mondiale et sur les perspectives de la demande de pétrole, a noté Fawad Razaqzada, analyste chez GFT Markets.
rp
(AWP / 01.10.2012 06h21)