Le brut repart à la baisse dans un marché inquiet pour la demande
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 111,77 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 24 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 7 cents, à 91,78 dollars.
Après avoir grimpé de près de deux dollars jeudi à Londres comme à New York grâce à un regain d'optimisme des investisseurs suite à la présentation d'un budget espagnol pour 2013 bien accueilli par le marché, les cours du baril perdaient du terrain, plombés notamment par un rebond du dollar face à un euro de nouveau sous la pression de la crise en zone euro.
Le renforcement du billet vert pèse sur le pouvoir d'achat des investisseurs munis d'autres devises pour les matières premières libellées en dollar, comme l'or noir.
De plus, des indicateurs économiques décevants, notamment des dépenses des ménages français en juillet/août, des ventes de détail en Allemagne en août, et de l'activité économique dans la région de Chicago, ont alimenté des inquiétudes sur la vigueur de la reprise économique mondiale, et sur les perspectives de la demande de pétrole, notait Fawad Razaqzada, analyste chez GFT Markets.
Cependant, le recul des cours restait contenu par un regain de préoccupations sur l'offre mondiale d'or noir, "les commentaires (jeudi devant l'Assemblée générale de l'ONU) du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (fournissant notamment) un nouveau sujet de préoccupation au marché", notaient les experts du cabinet JBC Energy.
Dans son allocution, M. Netanyahu a demandé jeudi l'établissement d'une "ligne rouge claire", c'est-à-dire une limite à ne pas franchir pour le programme nucléaire iranien, assurant à l'aide d'un schéma que Téhéran serait bientôt en mesure de se doter d'une arme atomique.
L'Iran a aussitôt répondu qu'il "riposterait avec toute la force nécessaire" à une éventuelle frappe israélienne. Les tensions croissantes entre l'Iran et Israël font redouter aux investisseurs le déclenchement d'un conflit susceptible de perturber fortement la production pétrolière de la région.
Par ailleurs, toujours sur le front de l'offre, les opérateurs s'inquiétaient du redémarrage plus lent que prévu de plusieurs plateformes de la mer du Nord après une interruption de plusieurs semaines en septembre pour d'importantes opérations de maintenance.
"Après cette période de maintenance, le retour à la normale de la production en mer du Nord semble prendre plus de temps que prévu", soulignaient les analystes de Commerzbank, notant que plusieurs livraisons prévues originellement pour octobre "ont déjà été repoussées de plusieurs jours, l'une d'elle étant même reportée à novembre".
rp
(AWP / 28.09.2012 18h43)