Le brut poursuit sa hausse, aidé par l'affaiblissement du dollar
Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 113,06 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,05 dollar par rapport à la clôture de la veille.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 53 cents, à 92,38 dollars.
Après avoir grimpé de près de deux dollars jeudi à Londres comme à New York, les cours du baril poursuivaient leur hausse, toujours dopés par le net affaiblissement du dollar face à un euro revigoré, alors que s'apaisaient quelque peu les craintes des opérateurs sur la zone euro.
Cette dépréciation du billet vert rend plus attractifs les achats de brut, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.
"Le rebond des prix du pétrole s'explique par ce repli du dollar et l'amélioration du moral des marchés financiers, après l'approbation par l'Espagne d'un programme complet de mesures d'austérités, qui pourrait ouvrir la voie à une aide financière extérieure à Madrid", expliquaient les analystes de Commerzbank.
Le gouvernement espagnol a adopté jeudi un budget 2013 caractérisé par l'austérité et présenté des réformes économiques structurelles, réaffirmant son objectif de ramener le déficit à 6,3% du PIB en 2012 puis à 4,5% en 2013.
Alors que le pays fait face à un climat de véhémente protestation sociale et à la pression des investisseurs, impatients de voir Madrid solliciter un plan de secours global, "ces annonces espagnoles ont été saluées par les marchés, avec un bond" des actifs jugés plus risqués, comme les Bourses ou les matières premières, notaient les experts du cabinet JBC Energy.
Mais un regain de préoccupations sur l'offre mondiale d'or noir contribuait aussi à doper les prix du brut, ajoutaient ces analystes, remarquant que "les commentaires du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (jeudi devant l'Assemblée générale de l'ONU) fournissaient un nouveau sujet de préoccupation au marché".
Dans son allocution, M. Netanyahu a demandé jeudi l'établissement d'une "ligne rouge claire", c'est-à-dire une limite à ne pas franchir pour le programme nucléaire iranien, assurant à l'aide d'un schéma que Téhéran serait bientôt en mesure de se doter d'une arme atomique.
L'Iran a aussitôt répondu qu'il "riposterait avec toute la force nécessaire" à une éventuelle frappe israélienne. Les tensions croissantes entre l'Iran et Israël font redouter aux investisseurs le déclenchement d'un conflit susceptible de perturber fortement la production pétrolière de la région.
Par ailleurs, toujours sur le front de l'offre, les opérateurs s'inquiétaient du redémarrage plus lent que prévu de plusieurs plateformes de la mer du Nord après une interruption de plusieurs semaines en septembre pour d'importantes opérations de maintenance.
"Après cette période de maintenance, le retour à la normale de la production en mer du Nord semble prendre plus de temps que prévu", soulignaient les analystes de Commerzbank, notant que plusieurs livraisons prévues originellement pour octobre "ont déjà été repoussées de plusieurs jours, l'une d'elle étant même reportée à novembre".
tt
(AWP / 28.09.2012 12h31)