Le brut tente de rebondir, mais les craintes sur la zone euro persistent
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 110,21 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 17 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 28 cents, à 90,26 dollars. Il était tombé mercredi à 88,95 dollars, son plus bas niveau depuis le 3 août.
Les cours du baril tentaient de se ressaisir, au lendemain d'un net recul alimenté par le regain d'inquiétude des investisseurs sur la zone euro, sur fond de manifestations émaillées de violences contre de nouvelles mesures d'austérité en Espagne et en Grèce.
"Quand les investisseurs voient les manifestants" dans les rues de Madrid et d'Athènes, "ils ont tendance à fuir les actifs jugés risqués, les places boursières et les matières premières (comme le pétrole, ndlr) au profit des valeurs refuges" comme le dollar, commentait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Les opérateurs restaient par ailleurs sur leurs gardes jeudi, alors que le gouvernement de droite de Mariano Rajoy doit dévoiler son projet de budget 2013 assorti d'un nouveau plan de réformes pour le pays, resté en récession au troisième trimestre.
Les difficultés de la zone euro s'ajoutent à un environnement économique morose aux Etats-Unis et en Chine, les deux principaux pays consommateurs de brut, "et l'idée que le ralentissement de la croissance économique mondiale va diminuer de plus en plus la demande pétrolière contribue à tirer le marché vers le bas", poursuivait M. Varga.
Cependant, "tout repli des cours du baril est limité par les tensions persistantes au Moyen-Orient", notamment entre l'Iran et les pays occidentaux, qui laissent redouter des perturbations dans l'offre d'or noir de la région, "ainsi que par les mesures de soutien des grandes banques centrales", tempéraient les analystes de Commerzbank.
Par ailleurs, "les chiffres des stocks pétroliers américains, dévoilés mercredi, ont également apporté un certain soutien aux prix", ajoutaient-ils.
Le département américain de l'Energie (DoE) a ainsi fait état mercredi d'une diminution de 2,4 millions de barils des réserves de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 21 septembre alors que les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires misaient sur une hausse de 1,1 million de barils.
Les stocks de produits distillés ont eux aussi, contre toute attente, reculé de 500.000 barils, tandis que les stocks d'essence affichaient également une baisse surprise de 500.000 barils.
Alors que la diminution des stocks de brut traduisait une forte baisse des importations de brut du pays, "les baisses inattendues des stocks de produits raffinés peuvent s'expliquer par une hausse des exportations à l'étranger" de la production des raffineries américaines, mais "il n'y a certainement pas eu un bond de la consommation pétrolière américaine", soulignait toutefois M. Varga.
fah
(AWP / 27.09.2012 12h52)