Le brut finit sous le seuil des 90 dollars le baril à New York
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont clôturé mercredi sous le seuil des 90 dollars, dans un marché préoccupé par la montée des tensions en zone euro et ses conséquences sur la demande en brut, malgré une baisse inattendue de l'offre aux Etats-Unis.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre a abandonné 1,39 dollar, à 89,98 dollars, clôturant pour la première fois depuis le 2 août sous le seuil des 90 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a clôturé à 110,04 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, reculant de 41 cents par rapport à la clôture de la veille.
Le marché de l'or noir a été plombé par "une liquidation massive des positions à la hausse (sur le brut) à cause d'inquiétudes sur la zone euro", a commenté Jim Ritterbusch, de Ritterbusch Associates.
"Au cours de l'essentiel du troisième trimestre, le brut avait été soutenu par des spéculations sur des actions de relance (des banques centrales), ce qui s'est effectivement produit, et sur une escalade des tensions géopolitiques, ignorant les données de base du marché", a observé David Bouckhout, de TD Securities.
"Aujourd'hui, alors que le trimestre est sur le point de se terminer, les courtiers tournent leur attention vers ces facteurs de base et ils ne sont pas aussi bons qu'espéré", a-t-il ajouté.
Le marché assistait notamment avec anxiété à la montée des tensions en zone euro, avec "les manifestations violentes en Espagne contre de nouvelles mesures d'austérité, qui ont assombri les marchés financiers et mis le brut sous pression", ont commenté les experts de Commerzbank.
"Cela nous rappelle la fragilité de la situation sur place, et entraîne une chute précipitée de l'euro contre le dollar, ce qui participe à mettre les matières premières sous pression, le brut étant celle qui réagit le plus fort", a noté John Kilduff, de Again Capital.
En effet, la hausse du billet vert pénalise les achats d'actifs libellés en dollars, les rendant moins intéressants pour les acheteurs munis d'autres devises.
Dans ce contexte, la nouvelle d'une baisse inattendue des stocks de brut, annoncée dans la matinée par le département de l'Energie américain (DoE), "a été relativement ignorée", a noté M. Bouckhout.
Le département de l'Energie (DoE) a fait état mercredi d'une diminution de 2,4 millions de barils des réserves de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 21 septembre, alors que les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires misaient sur une hausse de 1,1 million de barils.
Les stocks de produits distillés ont eux aussi, contre toute attente, reculé de 500'000 barils, tandis que les stocks d'essence affichaient également une baisse surprise de 500'000 barils.
Par ailleurs, les doutes sur la vigueur de la reprise économique aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut, avaient déjà été ravivés mardi par des propos du patron de la branche de la Réserve fédérale américaine (Fed) de Philadelphie, Charles Plosser, qui a dit son opposition au nouveau programme d'assouplissement quantitatif (QE3) de la banque centrale, jugé "inefficace" et "inopportun".
rp
(AWP / 27.09.2012 06h21)