Le brut remonte légèrement, soutenu par les tensions autour de l'Iran
Vers 10H25 GMT (12H25 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 110,47 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, progressant de 66 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 53 cents, à 92,46 dollars.
Après leur recul de la veille, alimenté par un regain d'inquiétudes sur la zone euro à la suite d'un indicateur allemand décevant, les prix du baril se ressaisissaient mardi, tirés vers le haut par des craintes sur l'offre, car "les tensions géopolitiques actuelles au Moyen-Orient sont inquiétantes", notait Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix.
Outre la vague de violences anti-américaines dans le monde arabe depuis deux semaines, le dossier iranien concentrait de nouveau l'attention des opérateurs.
Paris, Londres et Berlin ont ainsi fait état lundi de leur volonté de renforcer les sanctions de l'Union européenne (UE) contre le programme nucléaire iranien en ciblant plus précisément les secteurs de l'énergie, des finances, du commerce et des transports du pays.
"La porte est ouverte pour de nouvelles sanctions encore plus sévères contre l'Iran (...) dans l'espoir que le pays se trouve contraint à capituler sur ses ambitions nucléaires", mais cette pression pourrait aussi pousser Téhéran à réagir et "cela accroît donc les risques d'une perturbation de l'offre pétrolière" dans la région, expliquait M. Jakob.
Téhéran a ainsi menacé à de nombreuses reprises de fermer le détroit d'Ormuz, qu'il contrôle et par lequel transite environ un tiers du trafic pétrolier maritime mondial.
L'impasse dans le dossier iranien devrait être un des principaux thèmes de discussion lors de l'Assemblée générale de l'ONU qui s'ouvre mardi à New York, alors qu'Israël agite toujours la menace de frappes préventives contre les installations nucléaires de Téhéran.
Attisée lundi par des propos du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui a assuré que "les Iraniens sont prêts à se défendre" contre Israël, "cette escalade des tensions (entre les deux pays) devrait rester au stade de la rhétorique hostile" mais "entretient la nervosité du marché" du pétrole, observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Cependant, en dépit des inquiétudes sur le Moyen-Orient, "le marché mondial reste pour le moment bien approvisionné", tempérait-il, notant que l'Arabie saoudite, premier pays exportateur de brut, avait promis de gonfler sa production et que la demande mondiale restait affaiblie par un environnement économique morose, ce qui devrait continuer de limiter toute hausse des cours.
rp
(AWP / 25.09.2012 12h55)