Le brut se replie, miné par les inquiétudes sur la demande mondiale
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 109,30 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, perdant 2,12 dollars par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance lâchait 1,59 dollar, à 91,30 dollars.
"Un regain d'inquiétudes sur la vigueur de la consommation pétrolière mondiale pèse sur le marché, en poussant les investisseurs à engranger quelques bénéfices" après le rebond enregistré par les cours du baril jeudi et vendredi, observait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.
Les craintes sur la zone euro avivaient la nervosité des opérateurs, après la publication lundi du baromètre Ifo sur la confiance des entrepreneurs allemands, tombé en septembre à son plus bas niveau en deux ans et demi, un indicateur "médiocre" qui "limitait l'appétit des investisseurs pour les actifs jugés risqués" comme les matières premières, notait Mme Sokou.
"Les conditions économiques de la zone euro restent fragiles", dans un marché préoccupé par les négociations en cours entre Athènes et ses bailleurs de fonds, ainsi que par la perspective de mouvements de grèves cette semaine en Grèce contre les mesures d'austérité, ajoutait Myrto Sokou.
En outre, le renchérissement du dollar face à un euro sous pression contribuait également à tirer les prix du pétrole vers le bas, en rendant moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.
De son côté, le ralentissement de l'économie en Chine était également de nature à refroidir les investisseurs, car "la moitié de la croissance de la demande mondiale de brut vient de Chine", ajoutait David Hufton, analyste du courtier PVM.
La Chine, deuxième pays consommateur de brut, a enregistré en septembre une nouvelle contraction de son activité manufacturière, selon un indicateur publié en fin de semaine dernière par la banque HSBC.
Dans ce contexte, "le marché va se concentrer sur l'impact des mesures" prises par les banques centrales ou les gouvernements pour stimuler la croissance économique "des principaux consommateurs de brut: les Etats-Unis, la Chine et la zone euro", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
De plus, le marché mondial reste bien approvisionné en pétrole, ce qui contribuait à peser sur les prix, rappelait M. Hufton.
Ainsi, les stocks américains de brut, qui ont bondi de 10,5 millions de barils sur les deux premières semaines de septembre, se maintiennent à un niveau toujours élevé, et l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial, a déclaré se tenir prêt à gonfler son offre au-delà de 10 millions de barils par jour.
Cependant, "il existe aussi des risques importants sur le front de l'offre", indiquaient les analystes de Commerzbank, selon qui "la récente escalade des tensions entre Israël et l'Iran" et les violences anti-américaines des dernières semaines dans le monde arabe peuvent laisser redouter des perturbations sur l'offre de brut de la région.
rp
(AWP / 24.09.2012 18h31)