Le brut confirme son rebond, aidé par les craintes sur le Moyen-Orient
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 110,37 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 34 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, progressait de 67 cents, à 93,09 dollars.
Après avoir plongé de plus de 10 dollars sur les trois premiers jours de la semaine, les cours du baril s'étaient ressaisis jeudi à la faveur d'un rebond technique, les investisseurs étant tentés par des achats à bon compte. Le marché confortait sa hausse vendredi, non sans une certaine nervosité.
"Le Brent avait essuyé des pertes impressionnantes, aggravées par la réassurance de l'Arabie saoudite de fournir une offre d'or noir abondante" alors que les perspectives de la demande mondiale restent ternes, "mais le seuil de 108 dollars le baril a de nouveau attiré les acheteurs", soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Un regain d'optimisme des marchés européens vendredi, alimenté par des informations de presse sur la mise en place -- de concert avec Bruxelles -- d'un ambitieux programme de réformes économiques en Espagne, contribuait également à soutenir le moral des opérateurs, revigorant les actifs jugés risqués tels que le brut ou l'euro.
Or, le fléchissement du dollar face à un euro renforcé aidait également à tirer vers le haut les cours du baril, en rendant plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine.
Toutefois, "la raison fondamentale évoquée pour expliquer ce rebond (des prix du pétrole), ce sont les risques de perturbations de la production", insistaient de leur côté les experts de Commerzbank.
"La reprise de l'activité pétrolière en Libye risque d'être retardée après les attaques la semaine dernière (contre un consulat américain), qui compliquent le recrutement d'employés étrangers dans le secteur pétrolier", observaient-ils notamment.
Ailleurs dans le monde arabe, les tensions restent fortes, après la vague de violences anti-américaines enregistrées depuis une semaine, et le marché est toujours agité par les spéculations sur de possibles frappes israéliennes contre l'Iran -- soupçonné de développer un programme nucléaire à visée militaire.
Selon le cabinet britannique Oil Movements, qui recense les volume de pétrole transitant dans les différents ports, les approvisionnements de pétrole transportés par mer en provenance des pays de l'Opep devraient avoir reculé de 170'000 barils par jour en moyenne sur la période de 4 semaines achevée le 6 octobre.
Autre difficulté sur le front de l'offre: "certaines livraisons de pétrole des Forties (important champ de la mer du Nord, ndlr) vont être retardées jusqu'en octobre, parce que le redémarrage de la production à son rythme normal n'a pas été aussi rapide que prévu" après plusieurs semaines d'interruption pour des opérations de maintenance, ajoutaient les analystes de Commerzbank.
Toutefois, la prudence restait de mise, le niveau élevé des cours restant susceptible de déprimer encore davantage un environnement économique morose -- comme en ont témoigné jeudi les publications d'une nouvelle contraction de l'activité manufacturière en Chine et d'indicateurs contrastés aux Etats-Unis, les deux principaux pays consommateurs de la planète.
rp
(AWP / 21.09.2012 12h32)