Le brut fait une pause, mais les inquiétudes sur la demande persistent
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 108,94 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, gagnant 75 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre, dont c'est le dernier jour de cotation, ne cédait plus que 13 cents, à 91,85 dollars.
Après avoir abandonné environ 10 dollars depuis le début de la semaine, sombrant à leurs plus bas niveaux depuis début août dans un marché apeuré, les cours du baril tentaient de reprendre leur souffle jeudi.
"Il s'agit d'un rebond technique" alimenté par des achats à bon compte de la part des investisseurs, qui ont permis aux cours de revenir en hausse à Londres et de tempérer leurs pertes à New York, expliquait Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFT Markets.
"Certains ont recommencé à racheter du Brent quand celui-ci est tombé sous le seuil technique des 108 dollars le baril", et l'indice sur l'activité manufacturière de la région de Philadelphie (Nord-Est des Etats-Unis), qui s'est stabilisé en septembre, "est ressorti meilleur que prévu", ce qui a quelque peu rassuré les opérateurs, ajoutait-il.
Cependant, le marché restait dominé par la prudence, fragilisé par les craintes d'un violent ralentissement de la consommation pétrolière mondiale.
"L'euphorie provoquée (la semaine dernière) par les nouvelles mesures (de soutien à l'économie) de la banque centrale américaine est bel et bien terminée, le marché se tourne à nouveau vers les fondamentaux de l'offre et de la demande", expliquait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Après un plongeon éclair de 4 dollars lundi soir -- resté inexpliqué --, les prix avaient nettement accentué leur recul mercredi après l'annonce d'un bond inattendu de 8,5 millions de barils des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière.
Ce chiffre est venu rappeler la surabondance de l'offre de brut aux Etats-Unis, dans un marché déjà sévèrement refroidi par des informations de presse évoquant l'intention de l'Arabie saoudite, premier exportateur pétrolier, de grossir sa production d'or noir pour contenir les prix.
Sur le front de la demande, "l'attention se porte désormais sur les salves d'indicateurs économiques ternes" dans les grandes régions consommatrices de pétrole (Etats-Unis, Chine, Europe), observaient les experts du cabinet viennois JBC Energy, pointant le mauvais indicateur chinois publié jeudi.
Ainsi, l'activité manufacturière en Chine a continué de se contracter au mois de septembre, pour le onzième mois consécutif, malgré les récentes mesures de relance prises par les autorités, selon un indicateur provisoire publié par la banque HSBC.
De son côté, l'activité dans le secteur privé de la zone euro a enregistré en septembre sa plus forte contraction en plus de trois ans.
"Les cours poursuivent leur baisse dans un volume d'échanges très modéré et relativement nerveux, où les craintes sur la demande sont très présentes alors que l'offre abonde. Peu importe ce qui alimente le recul des cours, rien ne semble pouvoir leur apporter un rebond durable" pour le moment, estimait M. Kryuchenkov.
fah
(AWP / 20.09.2012 18h31)