Le brut recule encore, craintes pour la demande mondiale
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 107,23 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, perdant 96 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre, dont c'est le dernier jour de cotation, reculait de 92 cents, à 91,06 dollars.
Les cours du baril creusaient leurs pertes après plusieurs séances de chute: ils ont abandonné environ 10 dollars depuis le début de la semaine, sombrant à leurs plus bas niveaux depuis début août, dans un marché hanté par les craintes d'un violent ralentissement de la consommation pétrolière mondiale.
"L'euphorie provoquée (la semaine dernière) par les nouvelles mesures (de soutien à l'économie) de la banque centrale américaine est bel et bien terminée, le marché se tourne à nouveau vers les fondamentaux de l'offre et de la demande", expliquait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Après un plongeon éclair de 4 dollars lundi soir -- resté jusqu'à présent inexpliqué et potentiellement imputable à un emballement des ordres électroniques --, les prix avaient nettement accentué leur recul mercredi après un bond inattendu de 8,5 millions de barils des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière.
Ce chiffre est venu rappeler la surabondance de l'offre de brut aux Etats-Unis, dans un marché déjà sévèrement refroidi par des informations de presse évoquant l'intention de l'Arabie saoudite, premier exportateur pétrolier, de grossir sa production d'or noir pour contenir les prix.
Sur le front de la demande, "l'attention se porte désormais sur les salves d'indicateurs économiques ternes" dans les grandes régions consommatrices de pétrole (Etats-Unis, Chine, Europe), observaient les experts du cabinet viennois JBC Energy, pointant le mauvais indicateur chinois publié jeudi.
Ainsi, l'activité manufacturière en Chine a continué de se contracter au mois de septembre, pour le onzième mois consécutif, malgré les récentes mesures de relance prises par les autorités, selon un indicateur provisoire publié par la banque HSBC.
De son côté, l'activité dans le secteur privé de la zone euro a enregistré en septembre sa plus forte contraction en plus de trois ans.
"Les cours poursuivent leur baisse dans un volume d'échanges très modéré et relativement nerveux, où les craintes sur la demande sont très présentes alors que l'offre abonde. Peu importe ce qui alimente le recul des cours, rien ne semble pouvoir leur apporter un rebond durable" pour le moment, estimait M. Kryuchenkov.
De leur côté, les analystes de Commerzbank jugeaient au contraire que "l'ampleur et la rapidité de la chute des prix (depuis lundi) est excessive, d'autant plus que les marchés boursiers ou les prix du cuivre ont au contraire défendu leurs gains sur la même période", ce qui pourrait suggérer un rebond technique des cours du brut "dans les prochaines jours", alimenté par des achats à bon compte.
rp
(AWP / 20.09.2012 13h00)