Le brut poursuit sa hausse, sur fond de révoltes au Moyen-Orient
Vers 17H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 102,94 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 35 cents par rapport à la clôture de la veille.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars progressait de 1,06 dollar à 87,42 dollars.
"Le mouvement de contestation à travers le Moyen-Orient et en Afrique du Nord entretient les inquiétudes sur de possibles perturbations dans l'offre de brut, spécialement avec des troubles à Bahreïn, au Yémen, en Algérie, en Libye et en Iran: ces pays représentent 10% de la production pétrolière mondiale", soulignait Soozhana Choi, analyste de Deutsche Bank.
Les révoltes populaires contre les régimes autoritaires s'étendaient à travers le monde arabe vendredi, jour de grande prière, réprimées par des démonstrations de force qui ont fait plus de 30 morts cette semaine.
Contrairement à l'Egypte, la Libye, l'Iran et l'Algérie sont d'importants producteurs de brut, tous trois membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
"Par ailleurs, la région Moyen-Orient et Afrique du Nord représente 10% des capacités mondiales de raffinage", ajoutait Mme Choi.
"Même si les révoltes anti-gouvernementales restent limitées aux pays (actuellement touchés), la perspective d'un changement de l'équilibre politique de la région incite à reconsidérer les risques, une crainte à long terme pour le marché pétrolier", ajoutait-elle, tout en soulignant que l'abondance des stocks des pays développés était propre à tempérer la hausse des cours.
L'écart entre le Brent échangé à Londres et le WTI coté à New York, qui avait atteint jeudi le niveau sans précédent de 20 dollars, se réduisait quelque peu vendredi.
Le contrat de référence du WTI, pour livraison en mars, "expire mardi prochain, ce qui incite certains investisseurs à couvrir leurs positions et à profiter des arbitrages (entre Brent et WTI), alors que lundi sera jour férié aux Etats-Unis", relevait Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital.
Les courtiers avaient acheté massivement du Brent de la mer du Nord, car toute perturbation des approvisionnements au Moyen-Orient affecterait en premier lieu le marché européen.
A l'inverse, le baril de brut texan, référence du marché new-yorkais, est plombé par la surabondance des stocks aux Etats-Unis, notamment des réserves, proches de la saturation, de Cushing (Oklahoma, sud), principal centre de stockage du pays.
Le marché londonien avait cependant réduit ses gains vendredi en début de séance européenne, après l'annonce d'un nouveau relèvement des taux de réserves obligatoires des banques en Chine, les opérateurs redoutant que les mesures de resserrement monétaire n'affectent la consommation énergétique du géant asiatique.
fah
(AWP/18 février 2011 18h32)