Le brut hésite, le marché reprend son souffle après le choc de la Fed
Vers 16H30 GMT (18H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 116,00 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 66 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre grappillait 18 cents, à 99,18 dollars.
Les cours du baril peinaient à se trouver une direction, après s'être hissés vendredi à 117,95 dollars à Londres et 100,42 dollars à New York, au plus haut depuis début mai, dopés par les mesures de la Réserve fédérale américaine (Fed).
"Le WTI avait dépassé les 100 dollars grâce à la Fed la semaine dernière et (...) en l'absence de grandes nouvelles aujourd'hui, les cours se heurtent à un seuil de résistance (technique) et les investisseurs engrangent quelques bénéfices", expliquait John Kilduff, de Again Capital.
La Fed avait dévoilé jeudi une nouvelle vague de rachats d'actifs illimités et un maintien de taux directeurs quasi nuls jusqu'à au moins la mi-2015, des mesures destinées à stimuler la reprise économique mais aussi de nature à diluer la valeur du dollar -- ce qui rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine.
Mais la première réaction d'euphorie une fois passée, la prudence refaisait surface lundi parmi les opérateurs.
"La grande question est de savoir combien de temps ce sursaut des cours provoqué par la Fed va se poursuivre, étant donné que l'assouplissement quantitatif est l'arme de dernier ressort dans l'arsenal de la banque centrale", ont prévenu les analystes de IG Markets.
"Le marché va être tiraillé entre d'une part (les investisseurs) qui vendent en raison du mauvais environnement économique et du fait que les prix élevés du baril entraînent une diminution de la demande énergétique, et d'autre part les investisseurs qui achètent", estimant que l'escalade des tensions au Moyen-Orient va alimenter la hausse des cours, résumait Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
La publication lundi d'une contraction plus violente qu'attendu en septembre de l'activité manufacturière de la région de New York n'était pas de nature à rassurer le marché sur la vigueur économique du pays, premier consommateur de brut de la planète.
Par ailleurs, "certains estiment que le seuil de 100 dollars" franchi la semaine dernière par le WTI "est la ligne rouge pour une action de l'administration américaine", qui pourrait décider de recourir aux stocks stratégiques pour approvisionner le marché en brut et donc faire baisser les prix, observait M. Jakob.
Cependant, le marché restait malgré tout soutenu par la récente flambée de violences antiaméricaines dans le monde arabo-musulman pour protester contre un film amateur dénigrant l'islam tourné aux Etats-Unis -- violences notamment marquées la semaine dernière par la mort de l'ambassadeur américain en Libye.
fah
(AWP / 17.09.2012 19h00)