Le brut termine en hausse à New York, profitant des mesures de la Fed
(reprise de vendredi soir)
New York - Les cours du pétrole ont clôturé en hausse vendredi à New York, portés par les mesures inédites de soutien à l'économie américaine annoncées jeudi par la Réserve fédérale américaine (Fed) et par les risques géopolitiques au Moyen Orient.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre a gagné 69 cents, à 99,00 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Il avait dépassé brièvement la barre des 100 dollars dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance.
Le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres pour livraison en novembre, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, a terminé à 116,66 dollars, gagnant 78 cents par rapport à la clôture de la veille.
"Avoir atteint le niveau des 100 dollars est important" mais après avoir "testé ce seuil", les courtiers ont un peu réfréné leurs ardeurs, a indiqué Matt Smith, de Summit Energy, tout en soulignant que "le sentiment positif" engendré par l'arsenal de mesures dévoilé par la Fed demeurait.
L'institution a en effet annoncé jeudi qu'elle allait désormais racheter certains titres adossés à des créances immobilières, à raison de 40 milliards de dollars par mois, et ce jusqu'à une amélioration significative du marché du travail.
La banque centrale américaine promet également de maintenir son taux directeur quasi nul jusqu'à mi-2015 au moins, si nécessaire.
"La Fed a rouvert son pot de miel (...) ce qui a aidé les cours du pétrole à sortir de la fourchette étroite où ils étaient restés cantonnés" ces derniers jours, a remarqué Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
La réaction des courtiers est particulièrement forte car s'ils "s'attendaient à une forme d'assouplissement monétaire, il n'avait pas prévu que la Fed s'engagerait de manière illimitée", a noté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Ces mesures participent par ailleurs à l'affaiblissement du billet vert, rendant ainsi plus attractifs les achats de brut libellés en dollars par les investisseurs munis d'autres devises.
Le prix du brut était aussi porté par les inquiétudes au sujet de la situation au Moyen-Orient, où des dizaines de milliers de personnes ont manifesté vendredi contre les Etats-Unis pour dénoncer un film réalisé aux Etats-Unis dénigrant l'islam.
Ces problèmes de la sécurité dans cette importante région productrice de pétrole alimentaient les craintes sur une perturbation de l'offre de brut, "surtout si les violences s'intensifient et ne ciblent plus seulement les ambassades, mais aussi les installations pétrolières", a noté M. Smith.
La hausse des cours était toutefois limitée par de nouvelles rumeurs sur l'utilisation des réserves stratégiques de pétrole des Etats-Unis.
"Si on dépasse les 100 dollars de façon durable, ça va faire les gros titres", incitant l'administration américaine à agir pour tenter de contenir les prix, a souligné M. Smith.
Les investisseurs s'inquiètent par ailleurs du fait que "les fondamentaux du marché ne soient pas forcément en ligne" avec les prix actuels, a ajouté l'analyste, expliquant que "la demande d'essence et de produits raffinés restait modeste aux Etats-Unis et faible en Europe".
rp
(AWP / 17.09.2012 06h21)