Le brut poursuit sa hausse, le marché digère les annonces de la Fed
Vers 16H30 GMT (18H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, valait 116,72 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 84 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 70 cents, à 99,01 dollars.
Les cours du baril se sont hissés vers 08H50 GMT jusqu'à 117,95 dollars à Londres et 100,42 dollars à New-York, de nouveaux sommets depuis quatre mois, le WTI franchissant la barre symbolique des 100 dollars pour la première fois depuis début mai.
"Entre l'assouplissement monétaire de la Fed et les risques géopolitiques au Moyen-Orient, les prix du pétrole profitent d'un parfait cocktail de facteurs haussiers, auxquels s'ajoute l'affaiblissement persistant du dollar", résumait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé jeudi qu'elle allait désormais racheter certains titres adossés à des créances immobilières, à raison de 40 milliards de dollars par mois, et ce jusqu'à une amélioration significative du marché du travail.
L'institution promet également de maintenir son taux directeur quasi nul jusque mi-2015 au moins, si nécessaire.
"Les marchés ont enfin eu ce qu'ils voulaient avec ce nouveau programme ambitieux de rachats d'actifs destiné à apporter une reprise durable aux Etats-Unis. Et cerise sur le gâteau, sans échéance annoncée", réagissaient les analystes de IG Markets.
"La Fed a rouvert son pot de miel (...) ce qui a aidé les cours du pétrole à sortir de la fourchette étroite où ils étaient restés cantonnés" ces derniers jours, abondait M. Pollard.
En effet, ces injections de liquidités de la Fed dans l'économie sont de nature à stimuler la demande de pétrole, mais aussi à diluer la valeur du dollar, qui est tombé de fait vendredi à son plus bas niveau depuis quatre mois face à l'euro. Or, un dollar affaibli rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine.
Cependant, les cours du pétrole ont tempéré leurs gains vendredi après l'ouverture de la place new-yorkaise, les marchés semblant reprendre leur souffle.
Le sursaut des cours du baril provoqué par les annonces (largement attendues) de la Fed pourrait s'avérer temporaire, prévenaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.
Selon eux, "maintenant que les annonces de la Fed sont passées, la fièvre spéculative (sur le pétrole) va s'atténuer. Et désormais, chaque amélioration de l'emploi américain pourrait tirer les prix vers le bas, car cela signifierait la disparition des rachats" de la banque centrale.
En revanche, "l'escalade des protestations anti-américaines à travers le Moyen-Orient", après notamment l'assassinat de l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye, "pourrait continuer à soutenir le marché", en renforçant les craintes de perturbations de l'offre d'or noir dans la région, ajoutait JBC Energy.
"D'autant plus que, pendant ce temps-là, Téhéran poursuit tranquillement le développement de son programme nucléaire, ce qui accroît les incertitudes et les tensions avec Israël", alors que s'avivent les craintes de frappes israéliennes contre l'Iran, observait Jack Pollard.
fah
(AWP / 14.09.2012 19h01)