Le brut à des sommets depuis début mai, le marché optimiste avant la Fed
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 116,70 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 74 cents par rapport à la clôture de la veille.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 92 cents, à 97,93 dollars.
En début d'échanges américains, les cours du baril ont grimpé jusqu'à 117,48 dollars à Londres et 98,58 dollars à New York, des niveaux plus vus depuis début mai, dans un marché cependant volatil.
"Les cours continuent de renforcer, ils restent bien soutenus par les inquiétudes sur les troubles au Moyen-Orient", expliquait Michael Hewson, analyste du courtier CMC.
La mort de l'ambassadeur américain en Libye Chris Stevens mardi soir, lors d'une attaque du consulat de Benghazi (est) par des hommes armés, "a apporté un nouveau facteur de soutien au marché du pétrole", confirmait Tamas Varga, du courtier PVM.
Selon lui, "il y a des craintes de voir les manifestations anti-américaines se répandre et se renforcer en Afrique du Nord et à travers le Moyen-Orient", les troubles en Libye et au Yemen -- deux pays producteurs d'or noir -- concentrant notamment l'attention des analystes.
Par ailleurs, "les prix du pétrole sont toujours tirés par les spéculations accrues sur une possible annonce de rachats d'actifs illimités par la Réserve fédérale américaine (Fed)" jeudi soir à l'issue de sa réunion de politique monétaire, ajoutait M. Hewson.
Après des salves d'indicateurs ternes, et notamment des statistiques décevantes sur l'emploi aux Etats-Unis publiées vendredi auxquelles est venue faire écho jeudi une hausse des inscriptions au chômage dans le pays, les investisseurs s'attendent largement à voir la banque centrale prendre des mesures pour soutenir la relance économique.
Ces mesures de soutien de la Fed, qui peuvent en effet se traduire par des rachats d'actifs -- c'est à dire d'injections de liquidités dans l'économie --, sont de nature à stimuler les achats de matières premières, mais aussi à diluer la valeur de dollar, rendant ainsi plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine.
"Mais le problème est que, même si une majorité d'opérateurs s'attendent à un assouplissement de politique monétaire, une majorité doute également de l'impact de telles mesures sur l'économie réelle" et in fine sur la demande de brut, tempérait Olivier Jakob, analyste de Petromatrix.
De fait, un sursaut des cours de l'or noir après un éventuel coup de pouce de la Fed pourrait s'avérer temporaire, des prix élevés du baril étant susceptibles de miner encore davantage une consommation mondiale déjà fragile, et donc finalement de tirer les cours vers le bas.
rp
(AWP / 13.09.2012 18h30)