Le brut monte légèrement, attentisme avant la décision de la Fed
Vers 10H15 GMT (12H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 116,13 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 17 cents par rapport à la clôture de la veille.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) en revanche, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 14 cents, à 97,15 dollars.
Après l'aval donné mercredi par la Cour constitutionnelle allemande aux nouveaux mécanismes de secours de la zone euro, les cours du baril s'étaient hissés à Londres à un sommet depuis début mai (à 116,67 dollars) et au-dessus de 98 dollars à New York -- pour la première fois depuis trois semaines.
"Mais les prix du brut ont eu du mal à maintenir leur hausse et à suivre l'enthousiasme des marchés boursiers", effaçant la quasi-totalité de leur gains "après que les investisseurs aient été refroidis par les chiffres des stocks de brut aux Etats-Unis", observait Tamas Varga, analyste du courtier PVM.
Selon le Département américain de l'Energie (DoE), les réserves de brut du pays ont enregistré une augmentation inattendue de 2 millions de barils la semaine dernière, alors que les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires misaient au contraire sur une diminution de 2,2 millions de barils.
Néanmoins, le marché du pétrole a "profité d'un facteur de soutien supplémentaire avec l'assassinat de l'ambassadeur américain en Libye" Chris Stevens, mort mardi soir lors d'une attaque du consulat de Benghazi (est) par des hommes armés, relevait M. Varga.
Selon lui, "il y a des craintes de voir les manifestations anti-américaines se répandre et se renforcer en Afrique du Nord et à travers le Moyen-Orient", et les perspectives de nouvelles violences dans la région est de nature à faire redouter des perturbations sur la production d'or noir.
Mais dans l'ensemble, le marché se montrait attentiste jeudi, à quelques heures d'une décision cruciale du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed).
Après des salves d'indicateurs économiques ternes, et notamment des statistiques décevantes sur l'emploi aux Etats-Unis publiées vendredi, "le marché a intégré la perspective d'un nouvel assouplissement monétaire de la part de la Fed" pour stimuler la reprise, "et le marché attend la fin de la réunion pour voir ce qu'il en est", notait Olivier Jakob, analyste de Petromatrix.
Des mesures de soutien de la Fed, qui peuvent se traduire par des injections de liquidités dans l'économie, sont de nature à stimuler les achats de matières premières, mais aussi à diluer la valeur de dollar -- ce qui rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine.
"Mais le problème est que, même si une majorité d'opérateurs s'attendent à un assouplissement de politique monétaire, une majorité doute également de l'impact de telles mesures sur l'économie réelle" et in fine sur la demande de brut, tempérait M. Jakob.
De fait, un sursaut des cours de l'or noir après un éventuel coup de pouce de la Fed pourrait s'avérer temporaire, des prix élevés du baril étant susceptibles de miner encore davantage une consommation mondiale déjà fragile, et donc finalement de tirer les cours vers le bas.
rp
(AWP / 13.09.2012 12h57)