Le brut grimpe, après le feu vert des juges de Karlsruhe et avant la Fed
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre, valait 116,35 dollars, gagnant 95 cents par rapport à la clôture de la veille. Il est monté vers 10H00 GMT à 116,67 dollars, au plus haut depuis le 3 mai.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 63 cents, à 97,80 dollars, après une brève incursion au-dessus de 98 dollars -- pour la première fois depuis trois semaines.
"Après une première réaction mitigée et un peu de volatilité, les prix du pétrole ont finalement salué la décision de la Cour constitutionnelle allemande", un feu vert attendu mais qui "a fait grimpé les places boursières et l'euro, tirant le brut dans leur sillage", expliquait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
Les huit juges de Karlsruhe ont en effet autorisé l'adoption par Berlin du Mécanisme européen de stabilité (MES), nouveau fonds de secours de la zone euro, levant une incertitude majeure sur la gestion de la crise de la dette, même si la Cour a exigé que toute hausse de la participation allemande au MES fasse l'objet d'un vote soit soumise à un vote positif du Parlement à Berlin.
Les investisseurs devraient désormais guetter mercredi les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE), alors que le marché se préoccupe toujours des perturbations de la production de brut dans le golfe du Mexique après le passage de la tempête Isaac fin août.
Selon les experts interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, le DoE devrait faire état d'une chute de 2,2 millions de barils des stocks de brut aux Etats-Unis sur la semaine achevée le 7 septembre.
Les réserves d'essences sont quant à elles attendues en baisse de 1,5 million de barils, et celles de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) en repli de 100'000 barils.
"Si l'attention des opérateurs sur le reste des échanges européens devrait rester concentrée sur les stocks aux Etats-Unis, il ne fait aucun doute que les investisseurs garderont un oeil attentif sur la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed)" mercredi et jeudi, poursuivait M. Pollard.
De fait, après avoir été aidés en début de semaine par des annonces de nouvelles dépenses d'infrastructures en Chine (deuxième consommateur de brut de la planète), "les prix continuent à être portés par les espoirs d'un nouveau programme de rachats d'actifs par la Fed" pour soutenir la reprise économique, soulignait Caroline Bain, analyste du cabinet londonien EIU.
Des mesures de soutien de la Fed, notamment via des injections de liquidités dans l'économie, sont de nature à stimuler les achats de matières premières, mais aussi à diluer la valeur de dollar -- ce qui rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine.
Mais ces attentes signifient également qu'"il existe un risque de déception, et que les prix pourraient fort bien se replier jeudi", avertissait Mme Bain.
Le marché digérait par ailleurs mercredi par la publication du rapport mensuel de l'Agence internationale de l'Energie (AIE), bras énergétique de l'OCDE, qui a relevé légèrement ses prévisions pour la demande pétrolière mondiale en 2012 et 2013, mais sans modifier un constat terne sur l'état de l'économie mondiale.
rp
(AWP / 12.09.2012 13h11)