Le brut termine en hausse à New York, stimulé par la Fed
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole à New York ont fini la séance en hausse mardi, les investisseurs tablant sur une annonce de nouvelles mesures par la Réserve fédérale américaine (Fed) à l'issue de sa réunion jeudi et sur une baisse importante des réserves de brut américain.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre a avancé de 63 cents par rapport à la clôture de lundi sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), s'établissant à 97,17 dollars.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE), a fini à 115,40 dollars, en hausse de 59 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans un marché "aux faibles volumes", les cours sont soutenus "par l'anticipation d'une annonce d'une troisième phase de rachats d'obligations par le comité de politique monétaire" de la Fed, a noté Tim Evans de Citigroup.
Des mesures de soutien de la Fed, notamment via des injections de liquidités dans l'économie, sont de nature à stimuler les achats de matières premières, mais aussi à diluer la valeur de dollar -- ce qui rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine.
Les investisseurs tablaient par ailleurs sur une baisse des réserves de pétrole américain la semaine dernière, affectées par le passage de l'ouragan Isaac fin août dans le golfe du Mexique qui a conduit à l'arrêt pendant plusieurs jours d'une grande partie des importations et de la production dans la région.
Le département américain de l'Energie (DoE) publiera mercredi ses chiffres hebdomadaires et "les opérateurs s'attendent à un recul important, peut-être un plus bas depuis cinq mois", a noté Matt Smith, de Summit Energy.
La vigueur de l'euro, qui s'est hissé à un plus haut en quatre mois face au dollar, participait également au regain sur le marché du brut.
Outre le fait qu'un affaiblissement du billet vert rend moins attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises, les marchés de l'euro et du brut "vont souvent de pair" car ils témoignent tous deux d'un "appétit pour le risque", a souligné M. Smith.
"Les inquiétudes persistantes au sujet de la Syrie et l'évolution de la situation entre Israël et l'Iran" constituent une "prime géopolitique pour le pétrole", a par ailleurs noté John Kilduff, d'Again Capital.
De récents propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a appelé la communauté internationale à imposer des "lignes rouges" à Téhéran sur son programme nucléaire, ont en effet ravivé les craintes d'un conflit entre Israël et l'Iran, selon l'analyste.
La hausse des cours restaient toutefois limitée par la possibilité d'une utilisation par les autorités américaines des réserves stratégiques du pays pour alimenter le marché du brut, après les perturbations causées par l'ouragan Isaac.
Par ailleurs le fait que l'organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) souligne mardi dans son rapport mensuel l'existence d'un "risque baissier" sur la consommation mondiale de brut au vu d'une possible propagation du "ralentissement économique dans les pays développés" aux "régions hors de l'OCDE", n'était pour rassurer les opérateurs.
rp
(AWP / 12.09.2012 06h21)