Le brut hésite, dans un marché attentiste avant la réunion de la Fed
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre, valait 114,80 dollars, cédant 1 cent par rapport à la clôture de la veille.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 33 cents, à 96,87 dollars.
Les cours du brut continuaient de fluctuer au sein d'une marge étroite, dans un marché sans grand volume d'échanges et attentiste, à la veille du verdict de la Cour constitutionnelle allemande sur le nouveau fonds de secours européen, mais surtout avant une réunion de deux jours de la Fed mercredi et jeudi.
"Certains investisseurs estiment que les derniers indicateurs aux Etats-Unis signalant une économie au ralenti ont accru les chances de voir la Fed annoncer un nouveau programme de rachat d'obligations", estimaient les analystes de Phillip Futures.
Des mesures de soutien de la Fed, notamment via des injections de liquidités dans l'économie, sont de nature à stimuler les achats de matières premières, mais aussi à diluer la valeur de dollar -- ce qui rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine.
"Mais la montée persistante des cours du brut renforce le danger de voir des prix énergétiques trop élevés contrecarrer une reprise économique encore très fragile", avertissait Michael Hewson, analyste du courtier CMC, soulignant notamment que "les consommateurs américains sont réputés être très sensibles aux prix de l'essence".
Des prix encore plus élevés du baril pourraient éroder la demande, et donc au final pénaliser le marché du pétrole.
"Il y a eu une euphorie la semaine dernière sur les marchés, qui ont ignoré une salve d'indicateurs décevants" chez les principaux pays consommateurs de brut, "dans l'espoir que ces chiffres ternes renforcent la perspective d'un grand vent d'assouplissement monétaire" par les banques centrales, observait David Hufton, du courtier PVM.
Mais un sursaut des prix du brut après un coup de pouce des banques centrales pourrait s'avérer très temporaire, prévenait l'expert, estimant que "sans croissance économique durable, les efforts de la BCE ou de la Fed resteront sans grand effet" sur la demande pétrolière.
Le fait que l'organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) souligne mardi dans son rapport mensuel l'existence d'un "risque baissier" sur la consommation mondiale de brut au vu d'une possible propagation du "ralentissement économique dans les pays développés" aux "régions hors de l'OCDE" n'était pour rassurer les opérateurs.
Le marché restait de surcroît miné par les rumeurs persistantes sur un possible recours des autorités américaines aux réserves stratégiques du pays pour alimenter le marché du brut, après les perturbations de production dans le golfe du Mexique fin août lors du passage de l'ouragan Isaac.
rp
(AWP / 11.09.2012 18h39)