Le brut se stabilise sur un marché attentiste avant la réunion de la Fed
Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre, valait 114,92 dollars, en hausse de 11 cents par rapport à la clôture de la veille.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 1 cent, à 96,53 dollars.
Les cours du brut piétinaient dans un climat d'attentisme, à la veille du verdict de la Cour constitutionnelle allemande sur le nouveau fonds de secours européen, un dispositif crucial dans la résolution de la crise de la dette, mais surtout avant une réunion de deux jours de la Fed mercredi et jeudi.
"Certains investisseurs estiment que les derniers indicateurs aux Etats-Unis signalant une économie au ralenti ont accru les chances de voir la Fed annoncer un nouveau programme de rachat d'obligations", estimaient les analystes de Phillip Futures dans une note.
Après des statistiques très décevantes sur l'emploi américain vendredi, des chiffres publiés lundi ont montré un recul du crédit à la consommation aux Etats-Unis.
Des mesures de soutien de la Fed, notamment via des injections de liquidités dans l'économie, sont de nature à stimuler les achats de matières premières, mais aussi à diluer la valeur de dollar -- ce qui rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine.
"Il y a eu une euphorie la semaine dernière sur les marchés, qui ont ignoré une salve d'indicateurs décevants" chez les principaux pays consommateurs de brut, "dans l'espoir que ces chiffres ternes renforcent la perspective d'un grand vent d'assouplissement monétaire" par les banques centrales, observait David Hufton, du courtier PVM.
Mais un sursaut des prix du brut après un coup de pouce des banques centrales pourrait s'avérer très temporaire, prévenait l'expert.
"Sans croissance économique, les efforts de la BCE ou de la Fed resteront sans grand effet (sur le marché du pétrole)", insistait-il, notant que "les chiffres très alarmants sur le commerce extérieur chinois publiés lundi (montrant une baisse inattendue des importations du géant asiatique en août) ont miné l'enthousiasme" des opérateurs.
Par ailleurs, sur le front de l'offre, "les prix du pétrole sont sous la pression à la fois des Etats-Unis, premier pays consommateur de la planète, et de l'Arabie saoudite, le principal pays exportateur, ce qui devrait enrayer la hausse des cours", soulignaient les analystes de Commerzbank.
En effet, le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi a dénoncé lundi les prix élevés du brut, estimant qu'ils ne se justifient pas par les fondamentaux d'un marché "bien équilibré", et ajoutant que le royaume "répondrait aux besoins de tous ses clients parmi les compagnies pétrolières".
Le marché est par ailleurs agité de rumeurs de marché persistantes sur la possibilité d'un recours des autorités américaines aux réserves stratégiques du pays pour alimenter le marché du brut, après les perturbations de production dans le golfe du Mexique fin août lors du passage de l'ouragan Isaac.
rp
(AWP / 11.09.2012 13h03)