Le brut monte, aidé par les espoirs de stimulus aux USA et en Chine
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre, valait 114,89 dollars, en hausse de 64 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance grignotait 1 cent, à 96,43 dollars, se stabilisant à l'équilibre après avoir évolué quelque temps en repli.
"C'est un début de semaine sans enthousiasme, qui reflète le manque d'élan sur des marchés européens dans l'attente de décisions clefs" mercredi -- un verdict de la cour constitutionnelle allemande sur le Mécanisme européen de stabilité (MES) et la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), observait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
Les investisseurs spéculent sur la possibilité de mesures supplémentaires de la part de la banque centrale pour secourir une économie américaine toujours à la peine, comme en ont témoigné vendredi des chiffres décevants faisant état de créations d'emplois moins importantes que prévu en août dans le pays.
Des mesures de soutien de la Fed sont de nature à stimuler les achats de matières premières, mais aussi à diluer la valeur de dollar -- ce qui rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine.
Cependant, "il faut s'attendre à ce que le marché reste dominé par la nervosité jusqu'à la réunion de la Fed", avançait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital, observant que "les indicateurs macroéconomiques sont très loin d'être idéaux dans les principaux pays consommateur de brut", Etats-Unis et Chine, contribuant à alimenter la fébrilité des opérateurs.
Selon des chiffres officiels publiés lundi, les importations chinoises de brut en août, plombées par le ralentissement économique du pays, ont dégringolé de plus de 15% par rapport à juillet, glissant à leur plus bas niveau depuis octobre 2010, à 4,35 millions de barils/jour.
L'ensemble des importations chinoises a accusé le mois dernier une baisse inattendue, et Pékin a fait état dimanche d'une hausse de sa production industrielle en août la plus faible depuis plus de trois ans, autant d'indices confirmant le ralentissement de la croissance de la deuxième économie mondiale.
Mais "ces statistiques moins bonnes que prévu peuvent aussi être interprétées positivement (par les investisseurs) comme ouvrant la voie à de nouvelles mesures de relance" par les autorités chinoises, tempérait M. Pollard.
Au final, "les prix du pétrole, dans un volume d'échanges restreint, sont restés soutenus lundi par les attentes d'actions supplémentaires de la part de la Fed et la banque centrale chinoise" et c'est dans cette perspective que le marché a digéré les mauvais chiffres de l'emploi américain et les indicateurs chinois, expliquait Addison Armstrong, analyste de Tradition Energy.
Les prix new-yorkais, cependant, étaient pénalisés de leur côté par des rumeurs de marché persistantes sur la possibilité d'un recours des autorités américaines aux réserves stratégiques du pays pour alimenter le marché du brut, après les perturbations de production dans le golfe du Mexique fin août lors du passage de l'ouragan Isaac.
rp
(AWP / 10.09.2012 18h38)