Le brut évolue en dents de scie, entre emploi US et mesures de la BCE
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre, valait 114,17 dollars, en hausse de 68 cents par rapport à la clôture de la veille.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 67 cents, à 96,20 dollars.
"Malgré un fort repli du dollar, (les cours du brut) ont nettement baissé" vendredi après la diffusion des chiffres de l'emploi américain, commentait David Morrison, analyste chez GFT Markets.
Le taux de chômage aux Etats-Unis est retombé en août à 8,1%, son niveau d'avril, mais les embauches dans le pays ont fortement baissé, selon des chiffres publiés vendredi.
Ces chiffres "ont fait grimper la probabilité de voir la Fed (Réserve fédérale américaine) annoncer de nouvelles mesures de stimulus" pour l'économie américaine après sa réunion de politique monétaire la semaine prochaine, expliquait M. Morrison.
Cette perspective pesait lourdement sur la devise américaine: les mesures de soutien de la Fed à la première économie mondiale ont généralement pour effet de diluer la valeur du billet vert. "Un dollar en baisse soutient habituellement les cours du pétrole, car il le rend plus abordable pour les investisseurs de par le monde" munis d'autres devises, expliquait M. Morrison.
"Cependant, (vendredi) les opérateurs semblent plus s'inquiéter de ce que ces chiffres de l'emploi impliquent pour l'état de l'économie américaine", expliquait-il.
En effet, le rapport officiel sur l'emploi est un indicateur majeur pour évaluer la santé de l'économie américaine.
Les chiffres de vendredi ont ainsi "servi de rappel brutal du fait que la reprise américaine est non seulement faible mais aussi fragile".
Mais le marché restait tout de même soutenu par l'annonce jeudi d'une chute plus importante que prévu des stocks pétroliers américains. Ainsi, selon le département américain de l'Energie (DoE), les réserves de brut du pays ont reculé de 7,4 millions de barils lors de la semaine achevée le 31 août.
Suite au passage de l'ouragan Isaac dans le golfe du Mexique la semaine dernière, qui avait entraîné l'arrêt préventif pendant plusieurs jours de plus de 90% de la production américaine de brut dans la région, "les stocks de brut sont désormais à leur plus bas niveau depuis mars", observait le cabinet viennois JBC Energy.
Bien que les dégâts aient été limités, la reprise de l'activité restait très progressive, et 43% des capacités de production de brut dans le golfe étaient encore à l'arrêt à 16H30 GMT jeudi, selon les autorités américaines.
De plus les prix du pétrole étaient toujours aidés par l'annonce jeudi d'un nouveau programme de rachat de dette publique par la Banque centrale européenne (BCE) afin d'enrayer l'envolée des taux d'emprunt des états les plus fragiles de la zone euro.
"Le marché a grimpé après ces annonces (...) Mais si cette décision devrait être suffisante pour apaiser à court terme les tensions dans l'Union monétaire, elle ne résout pas à elle seule la crise de la zone euro", tempéraient cependant les experts de JBC Energy.
"Les mesures de la BCE ne vont pas faire grand chose pour améliorer la demande de pétrole en Europe. Les prix du brut sont à un niveau si élevé en ce moment que seule une baisse des cours pourrait revigorer la consommation européenne de brut", estimait de son côté Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix, suggérant que le rebond des prix pourrait être temporaire.
sm
(AWP / 07.09.2012 18h30)