Le brut monte à New York, le marché surveille le Moyen-Orient
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mars a terminé à 86,36 dollars, en hausse de 1,37 dollars par rapport à la veille.
A Londres par contre, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance avril a perdu 1,19 dollar à 102,59 dollars.
Les cours à New York "sont déprimés depuis tellement longtemps qu'on a une sorte de réajustement", a constaté Tom Bentz, de BNP Paribas.
L'écart s'était fortement creusé entre les prix à New York et Londres, atteignant 20 dollars, depuis l'apparition des premières manifestations en Egypte. Les courtiers avaient acheté massivement du Brent de la mer du Nord, coté à Londres car toute perturbation des approvisionnements au Moyen-Orient affecterait en premier lieu le marché européen.
A l'inverse, le baril de brut texan, référence du marché new-yorkais, est plombé par la surabondance des stocks aux Etats-Unis.
Jeudi, c'est l'inverse qui s'est produit: hausse des cours à New York, baisse à Londres. La tendance a été accentuée par des facteurs techniques, selon M. Bentz: l'approche de l'expiration du contrat pour livraison en mars à New York, mardi, oblige les courtiers à ajuster leurs positions.
Pour autant, "les inquiétudes concernant le Moyen-Orient persistent", a ajouté l'analyste.
Des manifestations contre les régimes autoritaires en place se heurtent à une violente répression, qui a fait au moins trois morts en 24 heures à Bahreïn, au moins deux en Libye et deux au Yémen où 25 personnes ont été blessées jeudi.
Contrairement à l'Egypte, la Libye est un important producteur de brut, membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
"Dans un monde où le rapport entre l'offre et la demande se réduit, les craintes grandissantes d'un changement considérable au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, où se trouvent les principales réserves et zones de production du monde, soutiennent les prix", ont constaté les analystes de Barclays Capital.
Le baril de Brent avait pris deux dollars mercredi après qu'Israël eut affirmé que l'Iran avait envoyé deux navires de guerre en Méditerranée via le canal de Suez.
"Avec les troubles qui s'aggravent désormais à Bahreïn, au Yémen, en Algérie et en Libye, l'inquiétude est plus forte de voir des perturbations dans les approvisionnements de ces pays, qui sont des exportateurs de pétrole et fournissent environ 4 millions de barils par jour aux marchés internationaux", ont commenté les analystes de JPMorgan.
rp
(AWP/18 février 2011 06h20)