Londres : Les cours du pétrole s'affichaient en hausse jeudi en cours d'échanges européens, les investisseurs misant sur de nouvelles mesures de la Banque centrale européenne (BCE) pour aider la zone euro, dans un marché qui attend par ailleurs les chiffres des stocks pétroliers américains.Vers 10H30 GMT (12H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre, valait 113,96 dollars, en hausse de 87 cents par rapport à la clôture de la veille. Il rebondissait après avoir cédé près de 1 dollar mercredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 99 cents, à 96,35 dollars.
Les prix avaient évolué en dents de scie mercredi dans un volume d'échanges limité, dominés par les inquiétudes sur la croissance économique mondiale et la demande de brut après un indicateur manufacturier décevant aux Etats-Unis, mais les opérateurs se préparent désormais à la décision de politique monétaire de la BCE, observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Le marché du brut était ainsi tiré vers le haut par les spéculations sur l'annonce par la BCE, à l'issue de sa réunion de politique monétaire jeudi, d'un programme de rachats d'obligations afin d'enrayer l'envolée des taux d'intérêt des pays en difficulté de la zone euro.
Les investisseurs s'attendent apparemment à ce que le président de la BCE Mario Draghi ne déçoive pas les espoirs du marché et annonce de nouveaux rachats d'actifs, auquel cas les prix du pétrole pourraient monter encore plus haut, estimaient les experts de Commerzbank.
Cependant, même si la BCE tient ses promesses (d'agir davantage), les gains du marché devraient rester limités, car le marché demeurera dans l'attente du rapport mensuel sur l'emploi américain vendredi, considéré comme un baromètre de la vigueur de l'économie du pays, et les craintes sur la demande devraient continuer de peser sur le marché à moyen terme, tempérait M. Kryuchenkov.
A la veille de ces chiffres mensuels sur l'emploi américain, les opérateurs devraient décortiquer jeudi les statistiques sur l'emploi dans le secteur privé pour août aux Etats-Unis.
Par ailleurs, le marché tournera son attention jeudi vers les chiffres du Département américain de l'Energie (DoE), publiés avec un décalage d'un jour en raison du lundi férié cette semaine aux Etats-Unis, qui devraient montrer une forte chute des réserves de brut et de produits raffinés dans le pays en raison de l'impact de l'ouragan Isaac, ajoutait Andrey Kryuchenkov.
Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newsires, le DoE devrait faire état jeudi d'une chute de 5,6 millions de barils des stocks américains de brut lors de la semaine achevée le 31 août.
Les réserves d'essence sont quant à elles attendues en baisse de 3,6 millions de barils et celles de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) en baisse de 1,9 million de barils des stocks.
Le passage de l'ouragan Isaac la semaine dernière avait entraîné l'arrêt préventif pendant plusieurs jours de 90% de la production américaine de brut dans le golfe du Mexique et la fermeture de neuf raffineries.
Malgré des dégâts limités, la reprise de l'activité restait cependant très progressive, et près de 50% des capacités de production de brut dans le golfe étaient encore à l'arrêt à 16H30 GMT mercredi, selon les autorités américaines.
tt