Le brut recule, marché inquiet pour la demande et prudent avant la BCE
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre, valait 113,57 dollars, en baisse de 61 cents par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance perdait 44 cents, à 94,86 dollars.
"Les prix du baril sont en léger repli, ils pâtissent de quelques prises de bénéfices avant la réunion de la BCE jeudi", observait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
Les spéculations sur l'annonce par la BCE de rachats d'actifs sur le marché obligataire, afin d'enrayer l'envolée des taux d'intérêt des pays en difficultés de la zone euro, avaient dopé le marché ces derniers jours, les opérateurs s'interrogeant par ailleurs sur de possibles mesures des banques centrales américaines et chinoises pour soutenir un environnement économique morose.
Cependant, le marché faisait montre de prudence jeudi, "les investisseurs semblant se préparer à la possibilité que (les banques centrales) n'agissent pas suffisamment", alors qu'une série d'indicateurs ternes renforçait "les inquiétudes sur un ralentissement de la croissance économique mondiale et ses implications négatives pour la demande de brut", notait M. Pollard.
L'annonce aux Etats-Unis, premier pays consommateur de brut, d'une contraction inattendue de l'activité manufacturière en août avait fait lourdement trébucher les prix du baril mardi, et la publication mercredi d'une contraction plus forte qu'attendu de l'activité du secteur privé en zone euro en août, était "peu rassurant" pour les opérateurs, soulignait Jack Pollard.
Les investisseurs restaient de surcroît sur leurs gardes dans l'attente du rapport mensuel sur l'emploi américain vendredi, considéré comme un baromètre de la vigueur de la première économie mondiale, et avant les chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE).
Le rapport du DoE sera publié jeudi, au lieu de mercredi habituellement, en raison du lundi férié cette semaine aux Etats-Unis. Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, il devrait faire état d'une chute de 5,2 millions de barils des stocks américains de brut lors de la semaine achevée le 31 août.
Les réserves d'essence sont quant à elles attendues en baisse de 3,6 millions de barils et celles de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) en baisse de 2,2 millions de barils des stocks.
"Une partie du recul de ces stocks peut s'expliquer par les conséquences de l'ouragan Isaac, qui a entraîné la semaine dernière la fermeture (préventive)" d'importantes capacités de raffinerie au sud des Etats-Unis et l'interruption momentanée de 90% de la production américaine de brut dans le golfe du Mexique, expliquaient les experts de Commerzbank.
Même si les dégâts pour le secteur pétrolier se sont avérés moins importants que prévu et que les perturbations de l'offre se sont rapidement atténuées, les chiffres du DoE "devraient soutenir les prix du baril", estimait-on chez Commerzbank.
sm
(AWP / 05.09.2012 18h30)