Les cours se replient, les inquiétudes sur la demande refont surface
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre, valait 114,72 dollars, en baisse de 1,06 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 1,21 dollar, à 95,26 dollars, par rapport à la clôture de vendredi - la place new-yorkaise étant restée fermée lundi en raison d'un jour férié aux Etats-Unis.
Après avoir évolué en hausse jusqu'au début des échanges américains, "les prix du brut ont ensuite trébuché lourdement, reculant de concert avec les places boursières", observait David Morrison, analyste du courtier GFT.
Selon lui, les marchés ont été sous pression après la publication d'un indicateur plus mauvais qu'attendu faisant état d'une contraction en août, pour le troisième mois d'affilée, de l'activité des industries manufacturières aux Etats-Unis.
De plus, selon un autre indicateur dévoilé mardi, les dépenses de construction dans le pays ont également baissé en août.
Ces signaux inquiétants pour la vigueur économique et pour la demande énergétique du pays, premier consommateur mondial de brut, "ont incité les opérateurs à vendre leurs actifs jugés risqués" comme le pétrole, "plutôt qu'à considérer que ces chiffres renforcent la probabilité de mesures supplémentaires" de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour soutenir l'économie, notait M. Morrison.
Le renforcement du dollar face à un euro sous pression contribuait par ailleurs à rendre moins attractifs les achats de pétrole, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les cours du baril battaient ainsi en retraite après avoir été tirés vers le haut, dans la première moitié des échanges européens, par les espoirs de voir les banques centrales des grandes régions consommatrices agir davantage pour soutenir un environnement économique morose.
Ainsi, alors que la Banque centrale européenne (BCE) tient jeudi sa réunion mensuelle de politique monétaire, les marchés spéculent sur la mise en place par l'institution d'une limite aux taux d'emprunt des pays en difficulté de la zone euro, au-delà de laquelle seraient déclenchés des rachats systématiques d'obligations.
De plus, l'annonce lundi d'une nouvelle contraction de l'activité manufacturière en Chine "a amplifié les attentes de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire de la part de Pékin pour stimuler la croissance" et les investissements du pays, deuxième consommateur de brut de la planète, notait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
Cependant, si ces mesures des grandes banques centrales seraient susceptibles de déclencher dans un premier temps "une euphorie d'achat" sur le marché du brut, ce sursaut "pourrait ne pas être durable", avertissait de son côté Olivier Jakob, analyste du cabinet suisse Petromatrix.
En effet, ces achats doperaient les prix, ce qui pourraient "in fine contribuer à miner" une demande encore fragile, avançait-il.
jq
(AWP / 04.09.2012 18h30)