Le brut monte, le marché digère des indicateurs chinois et attend la BCE
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre, valait 115,52 dollars, en hausse de 95 cents par rapport à la clôture de vendredi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 17 cents, à 96,64 dollars.
Le volume d'échanges était très modéré, les investisseurs américains étant absents en raison du Labour Day aux Etats-Unis.
Les cours du baril ont été refroidis par un indicateur manufacturier chinois plus terne que prévu: selon l'indicateur publié par la banque HSBC, l'activité manufacturière du géant asiatique est tombée en août à son plus bas niveau depuis mars 2009, témoignant du fort ralentissement de la croissance du deuxième pays consommateur de brut de la planète.
Alors que persiste la crise en zone euro (un des principaux partenaires commerciaux du géant asiatique), "les indicateurs suggèrent que quand l'Europe s'enrhume, la Chine éternue", soulignait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
Cependant, "les attentes de mesures de relance par Pékin limitent un peu le pessimisme du marché", a-t-il tempéré. De fait, les prix qui oscillaient autour de l'équilibre dans la première moitié des échanges européens, se sont ensuite orientés en hausse.
"Alors que les preuves d'un ralentissement de la croissance chinoise se multiplient, les investisseurs sont de plus en plus convaincus que les autorités de Pékin vont réagir et assouplir leur politique monétaire" pour relancer leur économie, ce qui stimulerait aussi la demande de brut du pays, confirmait David Morrison, analyste du courtier GFT.
Par ailleurs, "les prix du pétrole profitaient de l'affaiblissement du dollar, qui avait trébuché vendredi (face à l'euro) après le discours" de Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), ajoutait M. Morrison.
Un dollar affaibli rend plus attractifs les achats de brut, libellés dans la monnaie américaine, pour les acquéreurs munis d'autres devises.
M. Bernanke a adopté vendredi un ton légèrement plus prudent que prévu par les analystes, confirmant que la Fed restait prête à prendre des mesures supplémentaires d'assouplissement monétaire pour soutenir l'économie "si nécessaire", une détermination saluée favorablement par les opérateurs et qui avait fait bondir les cours du baril de près de 2 dollars en quelques heures.
Des mesures de soutien de la Fed peuvent prendre la forme d'injections de liquidités dans l'économie, susceptibles d'alimenter les investissements dans les matières premières mais aussi de diluer la valeur du billet vert.
Par ailleurs, "le marché attend la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, dans l'espoir de voir (son président) Mario Draghi annoncer de nouvelles mesures" pour enrayer la crise de la zone euro, indiquait David Morrison.
Les opérateurs spéculent notamment sur la mise en place par la BCE d'une limite aux taux d'emprunt des pays en difficulté de la zone euro -comme l'Espagne et l'Italie- au-delà desquels seraient déclenchés des rachats systématiques d'obligations.
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(AWP / 03.09.2012 18h35)