Le brut termine en nette hausse à New York, dopé par la Fed
(reprise de vendredi soir)
New York - Les cours du pétrole ont terminé en nette hausse vendredi, portés par un dollar affaibli par des propos du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) et par des délais plus longs que prévu pour la reprise de la production de brut dans le golfe du Mexique après Isaac.
Selon le chiffre définitif à la clôture, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre a progressé de 1,85 dollar, à 96,47 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre, a clôturé en hausse de 1,92 dollar à 114,57 dollars.
La progression des cours du pétrole vendredi "est directement liée aux propos du (président de la Fed, Ben) Bernanke", a noté James Williams de WTRG Economics.
En effet, même si le patron de la banque centrale américaine a adopté un ton légèrement plus prudent que prévu par les analystes, ses propos ont été accueillis favorablement par le marché qui y a vu un signe que l'institution considérait de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire pour relancer l'économie.
L'institution "fournira, si besoin est, le concours financier supplémentaire requis afin de promouvoir une reprise économique plus forte et une amélioration durable du marché du travail dans un environnement de prix stables", a ainsi déclaré M. Bernanke, à l'occasion d'un séminaire international de politique monétaire.
Or, ce "concours financier supplémentaire", susceptible de prendre la forme d'un nouveau programme d'achats d'obligations par la Fed, c'est-à-dire d'injections de liquidités, aurait pour effet de diluer la valeur du billet vert, diminuant ainsi son intérêt pour les investisseurs spéculatifs.
En outre, la perspective d'une action de l'institution stimulait les achats d'actifs jugés plus risqués comme les matières premières.
Par ailleurs, la hausse des prix du brut était favorisée par "un retour plus lent que prévu à la production de brut dans le golfe du Mexique, a constaté James Williams.
En effet, "seulement dix plateformes de production sont retournées au travail sur les 509 qui avaient interrompu leur activité", a-t-il noté, citant des données fournies par les autorités de surveillance des activités d'extraction d'hydrocarbures en mer (BSEE).
La production de barils de brut n'a repris également qu'à un rythme lent, "à 3000 barils de brut contre une production de 1,3 million de barils stoppée" à cause de la tempête tropicale Isaac, a poursuivi M. Williams, précisant que ces délais dépassaient ceux observés après les ouragans Katrina et Rita en 2005.
Toutefois, "l'industrie pétrolière semble s'en être sortie sans grands dommages" dans le golfe du Mexique, qui concentre plus de 20% de l'offre pétrolière du pays et 45% de la capacité de raffinage de brut, ont noté les experts de Commerzbank.
Enfin, avant un week-end prolongé pour cause de jour férié sur les marchés lundi, "les courtiers soldent leurs positions à la baisse", a expliqué Rich Ilczyszyn, de iiTrader, de peur qu'un événement susceptible de doper les cours se produise au cours de ces trois jours de congés.
rp
(AWP / 03.09.2012 06h21)