Le brut monte, porté par un accès de faiblesse du dollar
Vers 16H30 GMT (18H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre, valait 114,27 dollars, gagnant 1,62 dollar par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance prenait 1,61 dollar, à 96,23 dollars.
"Les cours du pétrole ont grimpé alors que Ben Bernanke laissait la porte ouverte à plus de stimulus de la Fed", commentait David Morrison, analyste chez GFT Markets.
Les propos de M. Bernanke ont notamment pesé sur le billet vers, qui est tombé vendredi vers 14H20 GMT à son niveau le plus faible depuis deux mois face à la monnaie unique européenne (1,2638 dollar pour un euro).
Lors d'un séminaire international de politique monétaire que la Fed organise chaque année à Jackson Hole (Wyoming, centre-ouest des Etats-Unis), M. Bernanke a déclaré que l'institution "fournira, si besoin est, le concours financier supplémentaire requis afin de promouvoir une reprise économique plus forte et une amélioration durable du marché du travail dans un environnement de prix stables".
Malgré l'absence dans le discours de Ben Bernanke d'indices formels, les investisseurs s'attendent toujours à ce que la Fed annonce sous peu une nouvelle vague de mesures d'aides à l'économie américaine.
Un troisième programme de rachats d'actifs aurait pour effet d'alimenter les investissements dans les matières premières mais aussi de diluer la valeur de la devise américaine, rendant ainsi plus attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les investisseurs continuaient par ailleurs de surveiller le dossier iranien, après la publication jeudi d'un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), accusant l'Iran d'avoir doublé ses capacités d'enrichissement d'uranium sur son site de Fordo, en dépit des sanctions internationales.
Alors que les pays occidentaux soupçonnent le programme nucléaire iranien d'avoir des visées militaires, Téhéran est notamment frappé depuis le 1er juillet par un embargo pétrolier total de la part de l'Union européenne (UE).
"Les conclusions de l'AIEA sont inquiétantes, mais pas inattendues. La poursuite des discussions" entre Téhéran et les pays du groupe 5+1 (Russie, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Allemagne) "va devenir encore plus difficile, et la persistance des tensions géopolitiques (entre l'Iran et les pays occidentaux) devrait entretenir la volatilité des prix du brut", notait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
En revanche, les inquiétudes liées à l'épisode d'Isaac - un ouragan ayant frappé mercredi les côtes de Louisiane (sud des Etats-Unis) avant d'être relégué jeudi au rang de tempête tropicale alors qu'il progressait à l'intérieur des terres - semblaient presque entièrement dissipées vendredi, les dégâts sur les plateformes du golfe du Mexique comme pour les raffineries de la côte s'avérant moindres qu'attendu.
Environ 95% de la production de brut avaient été arrêtés par précaution dans le golfe du Mexique, une région concentrant 20% de l'offre pétrolière des Etats-Unis, mais devraient redémarrer rapidement, selon le cabinet JBC Energy.
mm
(AWP / 31.08.2012 18h46)