Le brut progresse, dans un marché prudent avant le discours de Bernanke
Vers 10H00 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre, valait 113,25 dollars, gagnant 60 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance progressait de 33 cents, à 94,95 dollars.
Les investisseurs restaient sur leurs gardes avant un discours très attendu de M. Bernanke, qui doit s'exprimer à partir de 14H00 GMT à l'occasion d'un séminaire organisé par la branche de Kansas City de la Fed à Jackson Hole (Wyoming, centre des Etats-Unis).
"Le discours du patron de la Fed sera d'une importance cruciale", estimait Tamas Varga, analyste du courtier PVM. "S'il ouvre la voie à un nouvel assouplissement monétaire (de l'institution), il n'est pas impossible que cela alimente une hausse importante des cours", estimait-il.
La perspective d'un troisième programme d'achats d'obligations par la Fed afin de soutenir une économie toujours terne serait susceptible d'alimenter les investissements dans les matières premières mais aussi de diluer la valeur de la devise américaine, rendant ainsi plus attractifs les achats de brut libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.
"En revanche, si Ben Bernanke douchait les espoirs des opérateurs" sur de prochaines mesures de soutien de l'institution, "alors on pourrait assister à un violent mouvement de vente sur les marchés du pétrole", avertissait M. Varga.
Les investisseurs continuaient par ailleurs de surveiller le dossier iranien, après la publication jeudi d'un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), accusant l'Iran d'avoir doublé ses capacités d'enrichissement d'uranium sur son site de Fordo, en dépit des sanctions internationales.
Alors que les pays occidentaux soupçonnent le programme nucléaire iranien d'avoir des visées militaires, Téhéran est notamment frappé depuis le 1er juillet par un embargo pétrolier total de la part de l'Union européenne (UE).
"Les conclusions de l'AIEA sont inquiétantes, mais pas inattendues. La poursuite des discussions" entre Téhéran et les pays du groupe 5+1 (Russie, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Allemagne) "va devenir encore plus difficile, et la persistance des tensions géopolitiques (entre l'Iran et les pays occidentaux) devrait entretenir la volatilité des prix du brut", notait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
En revanche, les inquiétudes liées à l'épisode d'Isaac - un ouragan ayant frappé mercredi les côtes de Louisiane (sud des Etats-Unis) avant d'être relégué jeudi au rang de tempête tropicale alors qu'il progressait à l'intérieur des terres - semblaient presque entièrement dissipées vendredi, les dégâts sur les plateformes du golfe du Mexique comme pour les raffineries de la côte s'avérant moindres qu'attendu.
Environ 95% de la production de brut avaient été arrêtés par précaution dans le golfe du Mexique, une région concentrant 20% de l'offre pétrolière des Etats-Unis, mais devraient redémarrer rapidement, selon le cabinet JBC Energy.
fah
(AWP / 31.08.2012 12h30)