Hésitant dans un marché prudent en attendant la Fed
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre, valait 112,74 dollars, gagnant 20 cents par rapport à la clôture de mercredi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance reculait en revanche de 1,14 dollar, à 94,35 dollars.
"Les prix du pétrole restent cantonnés dans des fourchettes étroites, le marché reste sur ses gardes en attendant la réunion de Jackson Hole (Wyoming, centre des Etats-Unis)", un séminaire international de politique monétaire se tenant en fin de semaine, observait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.
"La baisse des volumes d'échanges sur le marché montre que de nombreux opérateurs font preuve d'attentisme et guettent le discours prévu vendredi du président de la Fed Ben Bernanke", en quête d'indices sur les futures décisions de politique monétaire de l'institution, indiquaient de leur côté les experts du cabinet JBC Energy.
Alors que le rapport de conjoncture, le Livre beige, de la Fed publié mercredi, décrit un environnement économique toujours terne, le marché se demande si M. Bernanke va, comme lors de l'édition 2010 du séminaire de Jackson Hole, annoncer une nouvelle vague de mesures de soutien à l'économie américaine.
Ces mesures, qui peuvent se traduire par des injections de liquidité dans l'économie, sont de nature à stimuler les investissements dans les matières premières mais aussi à diluer la valeur de la monnaie américaine, ce qui rend plus attractifs les achats de brut, libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises.
Cependant, "certains indicateurs macroéconomiques montrent une amélioration" des conditions économiques aux Etats-Unis, tel l'annonce jeudi d'un net rebond de la consommation des ménages américains en juillet.
Une telle amélioration, si elle se confirme dans les semaines à venir, rendrait une action de la Fed moins nécessaire, "et si la perspective de nouvelles mesures de la banque centrale ne se matérialisait pas à court terme, les prix du brut seraient sous pression" en raison de la déception des investisseurs, prévenait M. Pollard.
De son côté, le prix du WTI sur le marché new-yorkais était tiré vers le bas par un recul des inquiétudes sur les conséquences pour la production pétrolière américaine d'Isaac, l'ouragan qui a touché les côtes américaines cette semaine et qui a été rétrogradé mercredi au rang de tempête tropicale à mesure qu'il progressait à travers la Louisiane (sud des Etats-Unis).
Environ 95% de la production de brut dans le golfe du Mexique a été arrêtée par précaution à l'approche d'Isaac, mais "aucun dommage sérieux n'a été enregistré sur les plateformes ou les terminaux pétroliers à terre, ce qui signifie que leur activité devrait reprendre sous peu", observait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.
La perspective d'une perturbation importante de la production d'hydrocarbures dans le golfe du Mexique, une région représentant 20% de l'offre pétrolière des Etats-Unis, avait contribué à doper les cours du baril en début de semaine, avant que les inquiétudes des opérateurs ne commencent à s'estomper mercredi, Isaac ayant une ampleur un peu moins importante que redouté initialement.
ds
(AWP / 30.08.2012 18h16)