Le brut termine en baisse à New York, Isaac suscite moins d'inquiétudes
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont terminé en baisse à New York mercredi, alors que les craintes liées au passage dans le golfe du Mexique d'Isaac, rétrogradé en tempête dans l'après-midi, s'atténuaient et après la hausse surprise des stocks de brut américains.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre a perdu 84 cents à 95,49 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, sur l'Intercontinental Exchange (ICE), le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 112,54 dollars, en baisse de 4 cents par rapport à la veille.
Les opérateurs "s'inquiètent moins de l'impact de l'ouragan, qui était seulement de catégorie 1 (sur l'échelle de Saffir-Simpson qui en compte cinq, ndlr) quand il a touché les côtes" américaines, a souligné John Kilduff, analyste à Again Capital.
Le Centre de surveillance des ouragans (NHC) a d'ailleurs indiqué dans l'après-midi qu'Isaac s'était "affaibli jusqu'au niveau d'une tempête tropicale" en approchant de la Louisiane (sud des Etats-Unis).
Les analystes de JP Morgan notaient de leur côté que l'arrivée sur les côtes d'Isaac signalait "probablement le pic des perturbations pour la production sur terre et les raffineries et peut-être le début du redémarrage des opérations" en mer.
Par précaution, environ 93% de la production de pétrole brut était toutefois encore à l'arrêt mercredi dans le golfe du Mexique et 9 raffineries avaient décidé de fermer ou de réduire leur activité à l'approche de l'ouragan, selon un rapport du Département de l'Energie (DoE).
Les raffineries "pourraient subir le gros des dégâts en raison des inondations" provoquées par l'ouragan, qui devait balayer la Louisiane mercredi et jeudi avant de toucher le sud de l'Arkansas tôt vendredi, a indiqué M. Kilduff. Cela "entraîne moins de demande pour le brut" de leur part et pousse les prix à la baisse.
Les cours du brut ont aussi été touchés par la publication du rapport hebdomadaire du DoE qui a fait état d'une augmentation inattendue de 3,8 millions de barils des stocks de brut aux Etats-Unis sur la semaine achevée le 24 août, un signal jugé décevant pour la consommation énergétique du pays.
"Les prix pâtissent par ailleurs d'une baisse des attentes" sur l'issue du séminaire international des banquiers centraux à Jackson Hole (Wyoming, centre des Etats-Unis) en fin de semaine, a indiqué David Morrison, du courtier GFT Markets.
"La probabilité de voir Ben Bernanke (président de la Réserve fédérale américaine, Fed) annoncer de nouvelles mesures de soutien à l'économie diminuait quelque peu" après l'annonce mercredi d'une croissance meilleure qu'estimée précédemment au deuxième trimestre, a-t-il noté.
Les investisseurs continuaient également de digérer mercredi l'appel lancé la veille par les ministres des Finances des puissances du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Japon), demandant aux pays pétroliers d'"augmenter leur production pour satisfaire la demande".
Toutefois, a noté M. Kilduff, "le marché attend surtout une utilisation des réserves stratégiques de pétrole ou un signe de cette possible utilisation", et non un appel à une hausse de la production.
rp
(AWP / 30.08.2012 06h21)