Le brut finit en hausse, dopé par les tensions au Moyen-Orient
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mars a terminé à 84,99 dollars, en progression de 67 cents par rapport à la veille.
A Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance en avril a gagné 2,14 dollars à 103,78 dollars (+2,1%). Il a grimpé en séance à son plus haut niveau depuis septembre 2008, à 104,52 dollars.
Dans un climat géopolitique déjà tendu, les prix ont progressé lorsqu'Israël a affirmé que l'Iran avait envoyé deux navires de guerre en Méditerranée via le canal de Suez, le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman s'inquiétant de ce geste qualifié de "provocation".
"On a déjà bien assez de quoi se soucier au Moyen-Orient", a souligné Phil Flynn, de PFG Best Research.
La région est en effet secouée par une vague de contestations populaires contre les régimes autoritaires en place, qui s'étend à des pays producteurs de pétrole.
Les mouvements de contestation, qui ont déjà provoqué la chute des présidents tunisien et égyptien, ont gagné mercredi la Libye après avoir touché Bahreïn, le Yémen et l'Iran où la situation reste tendue.
Selon les chiffres de l'agence américaine de l'Energie, la production de pétrole brut de la Libye se montait à environ 1,8 million de barils par jour en 2009.
"S'il y avait une interruption dans l'offre, l'Europe serait presque immédiatement touchée", a souligné Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Les prix du Brent montaient donc encore plus que les prix du pétrole texan échangé sur le marché new-yorkais.
D'autant que le marché du Brent profitait aussi de questions propres au continent européen, des problèmes de production en mer du Nord au temps froid.
En revanche aux Etats-Unis, "le niveau record des réserves garde le marché les pieds sur terre", a souligné Phil Flynn.
Le relevé hebdomadaire du département américain de l'Energie a montré que les stocks de brut avaient encore progressé la semaine dernière aux Etats-Unis, pour la cinquième fois consécutive, même si la hausse a été moins forte que prévu.
Les stocks de brut ont augmenté de 900'000 barils lors de la semaine achevée le 11 février, alors que les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient sur une hausse plus forte de 1,7 million de barils. Les stocks d'essence ont eux aussi enregistré une progression limitée, de 200'000 barils contre 1,2 million de barils attendu.
Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont quant à eux chuté de 3,1 millions de barils.
"La demande en produits distillés a probablement été soutenue parce qu'il a fait très froid", a observé Phil Flynn. Mais les réserves restent bien au-dessus de la moyenne, a-t-il ajouté.
rp
(AWP/17 février 2011 06h20)