Le brut hésite, le marché continue de surveiller la tempête Isaac
Vers 16H00 GMT (18H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre, valait 112,15 dollars, cédant 11 cents par rapport à la clôture électronique de lundi soir, la place londonienne étant restée fermée en raison d'un jour férié au Royaume-Uni.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance valait 95,98 dollars, en hausse de 51 cents par rapport à la clôture de la veille sur le marché américain.
La tempête tropicale Isaac, qui progressait mardi vers la côte sud des Etats-Unis "a provoqué la fermeture de nombreuses plateformes dans le golfe du Mexique, entraînant une perte de production" susceptible de soutenir le marché, soulignait Fawad Razaqzada, analyste du courtier GFT Markets.
En raison de la progression d'Isaac, qui devait devenir un ouragan "dans la journée" de mardi selon les services météorologiques américains, une grande partie de la production de pétrole brut de la région restait suspendue, environ 78% selon des chiffres fournis lundi par le département de l'Energie (DoE).
Les cours du baril ont été nettement portés en début d'échanges européens par ces perturbations de l'offre d'hydrocarbures dans le golfe, qui représente plus de 20% de la production de brut américaine, mais les prix ont ensuite effacé leurs gains à Londres et limité leur avancée à New York dans un marché prudent.
En effet, "les investisseurs se demandent si (la perte de production de brut entraînée par Isaac) ne pourrait pas renforcer la perspective de voir les autorités américaines recourir aux stocks stratégiques" du pays pour approvisionner le marché, et aussi faire baisser des cours jugés déjà trop élevés, indiquait M. Razaqzada.
Mais les investisseurs "redoutent (aussi) que l'activité des raffineries à terre soit plus sévèrement affectée par Isaac que la production de pétrole" au large des côtes, ajoutaient les analystes de Commerzbank.
Une interruption prolongée de ces raffineries dans la région, en cas de dégâts infligés par la tempête, se traduirait par une diminution des niveaux d'utilisation de brut dans le pays et serait donc susceptible de peser sur les cours.
Six des douze raffineries sur la trajectoire de la tempête ont été arrêtées lundi, représentant environ 16% des capacités de raffinage américaines totales.
Outre le golfe du Mexique, les opérateurs continuaient de surveiller l'évolution de la situation dans la principale raffinerie pétrolière du Venezuela, ravagée depuis samedi par un incendie déclenché par une explosion.
Au terme de plus de trois jours de combat contre les flammes, les pompiers s'apprêtaient mardi à venir à bout de cet incendie qui a fait 48 morts depuis son déclenchement.
rp
(AWP / 28.08.2012 18h29)