Le brut finit en baisse à New York, moindre crainte sur la tempête Isaac
(reprise de la veille)
New York - Les cours du pétrole ont terminé en baisse lundi à New York et à Londres, dans un marché moins inquiet de l'impact du passage de la tempête tropicale Isaac sur les infrastructures pétrolières dans le golfe du Mexique.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre a perdu 68 cents à 95,47 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Le marché du brut londonien était fermé lundi pour cause de jour férié. Dans les échanges électroniques toutefois, le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres pour livraison en octobre terminait en baisse de 1,25 dollar par rapport à la clôture de vendredi et valait 112,26 dollars.
L'arrêt de raffineries provoqué par le passage de la tempête Isaac aux Etats-Unis "représente une baisse de la demande de brut, qui conduit à des prix plus bas", a noté Jim Ritterbusch, analyste à Ritterbusch and Associates.
"Douze raffineries représentant 16% des capacités de raffinage américains sont sur la trajectoire de la tempête" Isaac, a détaillé Andy Lipow, analyste à Lipow Oil Associates, basé à Houston (Texas, sud).
A 13H00 locales (18H00 GMT/20h00 HEC), quatre raffineries avec une capacité de 1,1 million de barils par jour avaient fermé et plusieurs autres "avaient abaissé leur taux d'utilisation en prévision de la tempête", a-t-il ajouté, notant que les prix des produits raffinés étaient eux en hausse.
Isaac, dont les vents atteignaient plus de 100 km/h en rafale, se rapprochait lundi après-midi des Etats de l'Alabama, de la Louisiane et du Mississippi, où les autorités ont décrété dimanche l'état d'urgence, selon le Centre américain de surveillance des ouragans (NHC).
Elle devrait se transformer en ouragan "avant d'atteindre la côte du golfe du Mexique", a précisé l'agence dans son bulletin de 18H00 GMT.
L'impact de la tempête sur les capacités de production américaine était toutefois revu à la baisse.
"Il semble qu'elle ne soit pas assez forte pour créer des dégâts très importants aux infrastructures énergétiques", a expliqué John Kilduff, analyste chez Again Capital, notant qu'Isaac pourrait se transformer en un "non-événement".
Le Bureau of Safety and Environmental Enforcement, l'agence américaine qui assemble les données fournies par les grands groupes pétroliers, a toutefois indiqué lundi qu'environ 78% de la production journalière de brut du golfe du Mexique avait été arrêtée par précaution.
Face aux éventuels problèmes d'approvisionnement, les spéculations sur une possible utilisation des réserves stratégiques de pétrole des Etats-Unis étaient de nouveau relancées dans la presse américaine, apaisant les craintes d'un manque important de brut.
"Quand nous avons eu par le passé des problèmes d'approvisionnement liés à un ouragan, le gouvernement a prêté du pétrole brut aux raffineries, pour un remboursement ultérieur", a noté M. Lippow. "C'est une option qui pourrait très bien se réaliser de nouveau."
Les craintes sur les approvisionnements étaient par ailleurs renforcées par l'incendie qui s'est déclenché samedi après une explosion dans la principale raffinerie pétrolière du Venezuela.
Les installations, opérées par la compagnie pétrolière nationale PDVSA, sont à l'arrêt depuis.
rp
(AWP / 28.08.2012 06h21)