Le brut en baisse, les craintes s'atténuant autour de la tempête Isaac
Vers 16H00 GMT/18h00 HEC, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en octobre, perdait 1,34 dollar à 94,81 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Le marché du brut londonien était fermé lundi pour cause de jour férié.
Dans les échanges électroniques toutefois, le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour la même échéance, perdait 85 cents par rapport à la clôture de vendredi et valait 112,74 dollars.
"Les inquiétudes (pour la production de brut) à propos de la tempête Isaac se sont un peu atténuées", a expliqué John Kilduff, analyste chez Again Capital.
"Il semble qu'elle ne soit pas assez forte pour créer des dégâts très importants aux infrastructures énergétiques", a-t-il ajouté, notant que l'événement météorologique pourrait se transformer en un "non-événement".
Selon le Centre américain de surveillance des ouragans (NHC), la tempête tropicale Isaac, dont les vents atteignaient plus de 100 km/h en rafale, avançait lundi dans le golfe du Mexique, se rapprochant des Etats de l'Alabama, de la Louisiane et du Mississippi, où les autorités ont décrété dimanche l'état d'urgence.
L'oeil de la tempête "est un peu moins dispersé alors qu'il se déplace de l'est vers l'ouest-nord-ouest du golfe du Mexique", a précisé le NHC, basé à Miami, ajoutant qu'Isaac pourrait se transformer en ouragan "dans un jour ou deux".
Par ailleurs, même si elle n'est pas aussi intense que prévu, la tempête a des répercussions sur les capacités de raffinage.
"Douze raffineries représentant 16% des capacités de raffinage américains sont sur la trajectoire de la tempête et, à 10HOO locale (15H00 GMT), quatre raffineries avec une capacité de 1,2 million de barils par jour ont déjà fermé", a détaillé Andy Lipow, analyste à Lipow Oil Associates, basé à Houston (Texas, sud).
"En conséquence, la demande de brut par ces raffineries baisse", faisant reculer les cours, a-t-il expliqué, notant que les prix des produits raffinés étaient eux en hausse.
Selon le Bureau of Safety and Environmental Enforcement, l'agence américaine qui assemble les données fournies par les majors pétroliers, environ 24,19% de la production journalière de brut du golfe du Mexique a été arrêtée à cause de la tempête Isaac.
Au cours des échanges électroniques, avant l'ouverture new-yorkaise, le brut affichait encore une évolution en nette hausse (1 dollar), les courtiers craignant, selon Commerzbank, "une possible chute de la production dans le golfe du Mexique où se situent 23% de la production de brut américaine, 7% de la production de gaz et près de la moitié des capacités de raffinage américain".
Mais, a noté M. Lipow, le fait que la tempête soit moins importante que prévu, va permettre aux installations "de se remettre facilement en ordre de marché" après son passage.
Face aux éventuels problèmes d'approvisionnement, les spéculations sur une possible utilisation des réserves stratégiques de pétrole des Etats-Unis étaient de nouveau relancées dans la presse américaine, portant aussi un peu plus les prix dans le rouge.
Les craintes sur les approvisionnements étaient par ailleurs renforcées par l'incendie qui s'est déclenché dans la principale raffinerie pétrolière du Venezuela, faisant 41 morts.
rp
(AWP / 27.08.2012 18h35)