En ordre dispersé, guettant l'offre et la zone euro
Vers 16H15 GMT (18H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour livraison en octobre valait 114,79 dollars, en baisse de 22 cents par rapport à la clôture de jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance gagnait 56 cents à 96,83 dollars. Il s'était hissé jeudi à 98,29 dollars, un sommet depuis le 4 mai.
"Un repli des marchés boursiers et des indicateurs économiques moroses dans les principales régions consommatrices de brut (en Chine, aux Etats-Unis et en Europe) ont mis un coup d'arrêt, pour le moment, à la hausse des cours du pétrole", observaient les analystes de Commerzbank.
En Chine, deuxième pays consommateur de brut de la planète, l'activité manufacturière a ainsi continué à se contracter au mois d'août pour le neuvième mois consécutif, tandis que l'activité du secteur privé dans la zone euro a encore décliné en août, selon des indicateurs publiés jeudi.
Aux Etats-Unis, le pays le plus gourmand en brut de la planète, les statistiques faisant état jeudi d'une nouvelle hausse des inscriptions au chômage la semaine dernière "ne sont pas non plus très encourageantes" pour la vigueur de la consommation énergétique du pays, ajoutaient les experts de JBC Energy.
De plus, les attentes d'une intervention de la banque centrale américaine pour soutenir une économie à la peine, ce qui serait susceptible de stimuler les achats de matières premières, avaient dopé les prix du baril mercredi et jeudi, mais les espoirs des investisseurs sur une telle éventualité fléchissaient vendredi, l'institution ayant envoyé "des signaux contrastés" sur le sujet, notait-on chez JBC Energy.
Dans les minutes de leur dernière réunion, publiées mercredi, les dirigeants de la Fed indiquaient ne pas exclure d'augmenter "sous peu" leur soutien à l'économie américaine si le ralentissement de l'économie persistait. Mais des déclarations du président de l'antenne de la Fed de Saint-Louis (Missouri, centre) James Bullard, ont quelque peu douché ces espoirs jeudi.
"Je pense réellement que les minutes sont un peu dépassées parce que nous avons eu un léger mieux dans les données (macroéconomiques) depuis" la dernière réunion, a déclaré M. Bullard.
Les investisseurs faisaient peu de cas vendredi d'une rencontre sans avancée entre la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre grec Antonis Samaras, alors que ce dernier cherche à obtenir de ses partenaires européens un sursis de deux ans pour l'assainissement des comptes publics de son pays, malgré la réticence de Paris et Berlin.
Le cours new yorkais du pétrole trouvait tout de même un coup de pouce dans des inquiétudes sur l'offre alors que la tempête tropicale Isaac, qui pourrait se transformer en ouragan dans les jours à venir, poursuivait sa progression sur Haïti en se dirigeant vers les côtes américaines en prenant de la vigueur.
Sa trajectoire pourrait menacer les installations pétrolières du Golfe du Mexique, entraînant des fermetures préventives de plateformes.
ds
(AWP / 24.08.2012 18h45)